La plaque tournante, à Lausanne, se fonde sur une idée originale: les personnes cherchant à vendre un appareil électroménager le déposent au magasin, fixent un prix et touchent 70% du montant une fois la vente conclue. Pratique, écologique, convivial.
En mars 1999, je lui confie donc mon lave-linge avec enthousiasme. Puis, comme demandé, je téléphone régulièrement pour savoir s’il a trouvé acquéreur. Tel sera le cas dans le dernier trimestre 1999. Je suis donc invité à venir encaisser mon dû sur place, ce que je fais début décembre.
Là, surprise: la personne qui tient le magasin ce jour me confirme la vente, mais déclare être en train de reprendre l’affaire et ne pouvoir me payer, faute de «liquidités». Sans insister, je suggère qu’on me verse mon dû sur mon compte. C’est possible, mais seulement par virement postal, et pas avant fin janvier... Magnanime, j’accepte cependant la formule et le délai.
Les mois passent, le paiement ne suit pas. En juillet 2000, par lettre recommandée, je fixe un ultime délai pour le paiement au 15 août. Le recommandé, qui n’a pas été retiré bien que le magasin était ouvert, m’est retourné contre paiement d’une taxe de 5 fr.
Mon avocat prend le relais et somme La plaque tournante de verser mon dû dans le délai imparti. Visiblement, l’homme de droit a plus de poids que le simple quidam, car, lui, reçoit une réponse: la direction du magasin confirme me devoir de l’argent, mais prétend n’avoir pu me le payer à l’époque parce que la caisse était déjà bouclée, et tance vertement mon attitude.
L’avocat réplique en rappelant comment les choses se sont réellement passées et exige un nouvelle fois le versement immédiat. Finalement, la direction paie son dû mais persiste, sur un ton très hautain, à traiter mon argumentation de fallacieuse. Sans présenter toutefois la moindre excuse pour le retard du paiement, et sans expliquer pourquoi elle n’a pas retiré mon premier courrier recommandé.
De toute façon, cela semble une habitude à La plaque tournante, puisque la lettre recommandée envoyée par Bon à Savoir pour l’informer de la publication de cet article et lui laisser la possibilité d’intervenir n’a pas non plus été retirée. Pas plus que le même courrier, envoyé une deuxième fois par voie normale, n’a reçu le moindre accusé de réception.
Certains commerces méritent notre encouragement. La plaque tournante devrait logiquement être parmi eux. Mais la façon dont sa direction a traité cette affaire nous oblige à recommander le contraire.
Christian Chevrolet