«Aujourd’hui, un certificat de travail représente le meilleur gage pour retrouver un emploi», déclare Marie Rampazzo, ancienne responsable de l’Office du travail de Vevey. Aujourd’hui animatrice de cours de recherche d’emploi et conseillère individuelle, elle recommande vivement aux chômeurs qui n’en disposeraient pas de demander ce document à leurs anciens employeurs. Ceux-ci doivent l’établir en tout temps, même pour un travail temporaire, ou lorsque l’employé reste dans l’entreprise (Code des obligations, art. 330a).
«Dans l’idéal, les deux parties devraient traiter d’égal à égal, et l’employeur devrait discuter du contenu avec l’employé, souligne Marie Rampazzo. Si ce dernier n’est pas d’accord, il doit le dire calmement. Car il est dans son intérêt de partir en bons termes. Lorsqu’il cherchera du travail, il aura, en effet, encore besoin de son ancien patron pour le recommander.»
Les points importants
Mais si l’employeur ne s’exécute pas ou que l’employé désapprouve le contenu de son certificat, il peut s’adresser
au tribunal des prud’hommes.
Un certificat doit être daté et signé, et surtout, contenir trois points principaux: la durée du rapport de travail, la fonction et la nature exacte de l’emploi et la qualité du travail. A l’inverse, des informations d’ordre personnel, comme «il nous quitte pour le chômage» ou «souvent absent pour maladie» (véridique!) n’ont rien à y faire!
Il faut donc toujours relire, ou faire relire un certificat de travail par des personnes qualifiées, par exemple d’un syndicat ou d’un Office régional de placement (gratuit). Car derrière une formule anodine (voir encadré) peut se cacher un tout autre sens: «Il est, par exemple, indispensable que l’employé ait donné «entière satisfaction», argumente Marie Rampazzo. Car «satisfaction» seul signifie: son travail était juste passable.» Des formules, on l’imagine facilement, qui peuvent faire beaucoup de tort à une personne à la recherche d’un emploi …
Ellen Weigand
Informations détaillées aux employés: Le certificat de travail, Claire Morand, Editions d’En bas, 1996, 18,40 fr. Aux employeurs: Le guide de l’employeur, Centre patronal vaudois, 110 fr., 160 fr. avec mise à jour.
des clés pour déchiffrer
Il n’existe aucun «code» officiel des formules des certificats de travail. Cependant, certaines formulations clé se sont tacitement instaurées entre employeurs. Voici quelques exemples parlants:
Il était de bon commandement
Collaborateur consciencieux
Il entretenait de bons contacts avec ses collègues
Il s’efforçait de …
s’appliquait à …
Nous formulons nos vœux pour son avenir
Nous formulons nos vœux les meilleurs pour son avenir
Il ne prenait aucune initiative
Travail au-dessus de ses possiblités
Il passait (perdait) beaucoup de temps à discuter (bavarder)
Il faisait de son mieux …, mais n’y parvenait pas
Cela nous est égal qu’il s’en aille
Nous le regretterons