Comme chaque année, les pronostics sur l’évolution des primes maladie vont bon train. Normal, puisque cette charge pèse très lourd dans le budget des ménages et qu’elle est obligatoire.
Ces prévisions permettent à l’assuré de savoir, en gros, à quelle sauce il va être mangé l’année suivante. Il n’y aurait rien à redire si ces prédictions n’assuraient pas également un coquet revenu à ceux qui les diffusent: les comparateurs commerciaux.
Avant l’été déjà, ils se sont manifestés à coups de communiqués et d’interventions dans les médias. Leur objectif: faire connaître leur plateforme de comparaison en donnant un aperçu des primes 2014. Pourtant, ces primes n’ont pas encore été validées par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Il s’agit de chiffres officieux, communiqués par les seules caisses maladie qui le souhaitent. L’affichage est donc incomplet. Autrement dit, la caisse qui, aujourd’hui, apparaît en tête des classements comme étant la plus avantageuse, sera probablement reléguée bien plus loin dès la fin du mois, après la validation de la totalité des primes par l’OFSP.
Et ce n’est pas tout: comme l’avait révélé une enquête commune de L’Hebdo et de Bon à Savoir en novembre 2012, même après la validation des primes, l’affichage des caisses demeure tronqué, puisque les outils commerciaux privilégient celles avec lesquelles ils ont conclu un accord financier…
Dès lors, nous vous recommandons vivement de patienter jusqu’à la publication des primes à la fin de ce mois. Il vous restera alors bien assez de temps pour les comparer à l’aide du seul outil réellement neutre: www.priminfo.ch, mis au point par la Confédération et qui est, rappelons-le, au cœur d’une polémique opposant Comparis aux services du Conseiller fédéral Alain Berset. Un conflit qui, à lui seul, démontre à quel point le marché de l’assurance maladie est lucratif pour les faiseurs de pronostics…
Zeyn Ersan Berdoz