Quel est le point commun entre un steward et une assistante médicale? Tous deux ont acquis, au fil des ans, des compétences qu’aucun diplôme ne saurait résumer: ils savent, par exemple, gérer les situations d’urgence et faire face à mille sollicitations en même temps. Idem pour le jeune moniteur de ski qui a déjà organisé six camps. Pour mettre ce potentiel en valeur sur le marché de l’emploi, il faut d’abord en prendre conscience. C’est précisément ce que permet un bilan de compétences.
La démarche se déroule, concrètement, sur deux à trois mois. Les rencontres ont lieu par petits groupes ou, selon la formule choisie, en entretien individuel. Au fil des séances, les participants apprennent à analyser leur parcours pour en ressortir les expériences les plus enrichissantes.
La deuxième étape consiste à identifier les ressources qui peuvent être utilisées dans la vie professionnelle et à établir leur nouveau profil de compétences. Qui sera le point de départ d’un projet professionnel: mobilité au sein de l’entreprise, complément de formation ou réorientation.
Important investissement
Pour y arriver, les participants doivent fournir un investissement personnel, qui varie entre 60 et 100 heures, pour réaliser leur portfolio: un dossier apportant les «preuves» de
leur parcours (certificats, attestations, photos, etc.) et présentant un dossier professionnel en lien avec le projet. «D’où l’importance, souligne Ludovic Jardin, formateur pour adultes et coordinateur de Clés centre de formation, à Lausanne, d’être motivé par un véritable besoin de changement.»
S’il n’y a pas d’âge idéal pour entreprendre un bilan, la majorité des participants ont entre 30 et 50 ans. Conçus à l’origine surtout pour les chômeurs ou les mères de famille souhaitant se réinsérer sur le marché du travail, les bilans de compétences accueillent désormais tout adulte à la recherche d’un emploi ou désirant changer de cap.
Reconnaissance
des acquis
Cette démarche ouvre aussi les portes des hautes écoles, dans les domaines éducatif et social notamment, aux adultes de 30 ans et plus sans diplôme de maturité. C’est aussi une première étape incontournable pour faire valider une expérience professionnelle acqui-
se «sur le tas» et obtenir le diplôme correspondant à son niveau de compétences. La nouvelle Loi sur la formation professionnelle permet, dans certains cas, d’obtenir ainsi un CFC sans avoir effectué d’apprentissage.
Dans tous les cantons romands sauf le Jura (voir tableau), plusieurs prestataires de bilans affichent des tarifs variables selon l’aide financière octroyée par les pouvoirs publics. Ce coût ne peut pas être déduit de la feuille d’impôts, car il n’est pas considéré comme une formation continue. Mais, s’il est imposé par l’assurance chômage, cette dernière le prend en charge.
Pour arrêter son choix, on s’assurera que l’accompagnateur est certifié par l’Association pour la reconnaissance des acquis (www.arra.ch). La démarche représentant un certain investissement financier, mais aussi une implication personnelle, il est essentiel qu’un climat de confiance s’instaure dès le premier contact.
Claire Houriet Rime