Une étude menée cette année au CHUV, à Lausanne, le confirme: nous consommons encore et toujours trop de sel. Comment faire mieux?
Les hommes consomment en moyenne 10,6 g de sel par jour et les femmes 7,8 g. C’est trop! De surcroît, 94% des hommes et 80% des femmes qui vivent en Suisse dépassent la limite de 5 g/jour, fixée par l’OMS, ce qui est inquiétant!
Quelles en sont les conséquences? L’excès de sel constitue un facteur important de risque de maladies cardiovasculaires. Sachant que ces dernières sont la principale cause de mortalité en Suisse, il est essentiel d’en réduire la consommation. Voilà qui est plus facile à dire qu'à faire!
En effet, 80% de notre consommation vient d’aliments manufacturés: pain, produits céréaliers, pâtisserie, fromage, charcuterie, plats précuisinés, fastfood, etc. L’exemple de la Grande-Bretagne démontre qu’il est possible d’en réduire la teneur: –33% dans les céréales du petit-déjeuner, –30% dans le pain et –25% dans les chips.
C’est également l’objectif de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Avec la collaboration des milieux économiques et scientifiques, cet organisme a mis en route l'opération «Stratégie sel» dont le but est d’en diminuer la teneur dans les aliments industriels et les menus proposés dans la restauration. Cependant, on peut regretter que nos autorités privilégient la bonne volonté des industriels et des distributeurs plutôt que d’édicter des mesures contraignantes.
En parallèle, il est tout aussi important de diminuer sa propre consommation. Il faut savoir que notre palais s’habituera à manger moins salé si on en diminue progressivement la quantité dans nos aliments. L’utilisation de fines herbes et d’épices permet de donner du goût aux aliments tout en les salant moins. Le recours à des produits frais ou surgelés «natures», plutôt que des conserves ou des plats déjà cuisinés, permet d’atteindre le même objectif.
Ce n'est, par ailleurs, pas sans raisons que l'on répète le slogan «mangez cinq portions de fruits et de légumes par jour». Non seulement ces aliments sont naturellement pauvres en sel, mais ils sont aussi riches en potassium. Or, ce minéral joue un rôle régulateur en éliminant le surplus de sel dans notre organisme.
Doris Favre,
diététicienne diplômée.