Le 6 juin 2007, Karine Köhli, de Froideville (VD), emprunte une route cantonale avec ses deux enfants à bord. En chemin, une automobile venant de la gauche surgit au milieu de la route, coupant brusquement la priorité à notre lectrice. On frôle la catastrophe: «Afin d’éviter une collision violente et vu que la distance était insuffisante pour un freinage total efficace, j’ai freiné puis entamé une manœuvre d’évitement à droite», raconte Karine Köhli. Ce faisant, elle heurte un talus en bordure de route et endommage sa voiture. Confus, l’automobiliste a immédiatement reconnu son entière responsabilité et a signé un constat amiable d’accident. Bilan: aucun dommage pour le fautif, 2367 fr. de carrosserie pour notre lectrice.
L’assureur du fautif accuse
Un mois plus tard, Karine Köhli reçoit un courrier de la Winterthur Assurances (aujourd’hui AXA Winterthur), qui couvre l’automobiliste fautif. Notre lectrice découvre avec stupeur les quelques lignes suivantes: «S’il est vrai que notre assuré n’a pas accordé la priorité, il n’en demeure pas moins que la conductrice a perdu la maîtrise de sa voiture.» Forte de cette accusation, la Winterthur rembourse deux tiers des frais de réparation et «laisse le soin de donner la suite qui convient pour le solde de la facture». En clair, Karine Köhli est priée de payer 789 fr. de sa poche.
Notre lectrice est choquée à plusieurs titres: premièrement, c’est grâce à sa manœuvre que la voiture de l’assuré a été totalement épargnée et, surtout, que personne n’a été blessé; deuxièmement, sachant la route étroite et sinueuse, notre lectrice affirme qu’elle roulait à 60 km/h au lieu de 80 km/h, et faisait donc preuve d’une prudence accrue. Elle fait immédiatement part de son désaccord à la Winterthur, qui ne l’écoute guère.
Refusant de payer «son» tiers de dégâts, Karine Köhli fait alors appel à son assurance protection juridique, la DAS. Malgré plusieurs courriers bien argumentés, cette dernière ne parvient à aucun résultat.
Initiative récompensée
Dix mois passent. Voyant que les démarches n’aboutissent pas et gênée vis-à-vis de son carrossier toujours impayé, Mme Köhli décide de reprendre les choses en main. Sur un courrier adressé à la Winterthur par sa protection juridique, elle relève le nom du responsable et parvient à le joindre par téléphone. S’ensuit une aimable discussion à la suite de laquelle le responsable annonce la prise en charge complète des dommages causés par son assuré.
Interpellée par la suite, la porte-parole de AXA Winterthur, Angelika Gätzi, explique les raisons de ce revirement: «Comme le non prioritaire venait de la gauche et qu’il faut un certain temps pour arriver sur la voie de droite, nous pouvions estimer que Mme Köhli avait eu le temps de voir le danger et d’éviter tout accident par un freinage. Mais les explications sincères données directement par Mme Köhli nous ont convaincus qu’elle n’aurait pas pu agir autrement et que, finalement, elle avait pris la bonne décision.»
Avec cette nomination au Prix CONSO 2008, Karine Köhli montre que le bon sens et la bonne foi suffisent souvent à obtenir gain de cause, à condition de s’adresser à la bonne personne!
Yves-Alain Cornu
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