A priori, Evelyne Francey n’était pas contre Teleguide, l’annuaire électronique qui remplace progressivement les bottins dans les cabines téléphoniques. La jeune retraitée avait travaillé sur ordinateur et ne craignait donc pas ce genre d’appareil. «Mais j’ai cherché sans succès. Car j’ignorais que l’office du tourisme français s’appelait Office national du tourisme», écrit notre lectrice vaudoise. D’ailleurs, il n’y avait pas la place pour tous les caractères», déplore-t-elle encore.
Recherche infructueuse aussi pour le numéro d’un particulier: «Je ne connaissais que le diminutif de son prénom.
»J’aurais eu plus vite fait de le chercher dans un annuaire en papier, en comparant avec les autres adresses et prénoms! Je me demande comment font les personnes de langue étrangère pour s’y retrouver.»
En effet, si les pros de l’ordinateur se débrouillent après quelques tâtonnements, l’annuaire électronique est une forteresse quasi imprenable pour ceux qui ignorent tout de l’informatique. Bien sûr, certains rétorqueront que c’est pareil avec d’autres automates tels les distributeurs d’argent: il faut apprendre à les manier. Reste que dans les banques, du moins encore pour l’instant, quelqu’un peut vous initier à la maniclette. Contrairement au nouvel annuaire, apparemment placé sous la devise «Débrouillez-vous!» En effet:
• Pas le moindre mode d’emploi. Rien qu’un écran (à vitre blindée – vandalisme oblige) avec un clavier et divers boutons. Explications de Jacques Bettex, porte-parole de Swisscom: «Personne ne lit les modes d’emploi. Là il suffit d’appuyer sur le bouton start.» Si on le trouve...
• Une fois que le novice a compris comment manipuler l’engin – et énervé tous ceux qui attendent dehors pour téléphoner – il ne suffit pas de taper le nom de la personne recherchée. Encore faut-il savoir où elle habite.
Tout comme dans l’annuaire papier, nous dira-t-on. Certes. Mais pourquoi s’être arrêté à mi-chemin et n’avoir pas offert la possibilité de chercher, par exemple, tous les Bettex de Suisse, sans indiquer de localité? Pour faire marcher encore le 111? demande Evelyne Francey. «Pas du tout, rétorque M. Bettex. Mais des possibilités de recherche supplémentaires auraient nécessité de l’électronique supplémentaire, et augmenté le coût de l’appareil – environ 1000 fr. Nous aurions alors dû rendre l’utilisation payante.» En attendant, l’utilisateur paie quand même... le 111 s’il ignore où habite l’interlocuteur recherché.
• Le clavier comporte les lettres allemandes coiffées d’un Umlaut (tréma), mais pas les accents utilisés en français. Facile: pas besoin d’accents. Encore faut-il le savoir. Jacques Bettex lui-même l’ignorait d’ailleurs.
• Si vous cherchez un médecin spécialisé, inutile aussi de taper ophtalmologue ou gynécologue et le nom de votre localité. Il vous faut impérativement un nom, un point c’est tout. Désavantage par rapport au bon vieux bottin, qui recense tous les spécialistes par ordre alphabétique.
• Et si votre français n’est pas très sûr, p.ex. si vous êtes d’origine étrangère, la recherche peut s’avérer impossible. «Il est vrai que si l’on ne connaît pas l’orthographe exacte d’un nom ou d’une localité, on ne trouvera pas», admet M. Bettex.
Perfectible
Exagérés tous ces reproches? Nullement, comme le montre notre essai avec une vraie novice en matière d’informatique: après avoir cherché un numéro pendant plus de cinq minutes, elle a quitté la cabine plutôt écœurée. D’ailleurs
M. Bettex convient que «toute nouveauté est perfectible. Swisscom est tout à fait ouvert à toute suggestion». Qu’on se le tienne pour dit!
En attendant, ceux qui n’y comprennent rien à tous ces boutons devraient se faire expliquer leur maniement par un initié, histoire de s’économiser du temps, de l’énervement inutile et l’argent nécessaire pour finalement appeler le 111.
Ellen Weigand
TAXCARDS
Jusqu’au dernier centime
Le solde de votre taxcard est inférieur aux 60 centimes de la taxe de base? Que faire alors? la jeter? la recharger? demande une lectrice.
Ni l’un, ni l’autre. En fait, vous pouvez encore appeler avec cette carte. Eh oui, Swisscom vous offre la différence entre le solde de votre taxcard et les 60 ct. minimum requis, soit jusqu’à 50 ct! Bon à savoir, non?
Par ailleurs, s’il ne reste qu’un faible solde sur votre taxcard, munissez-vous alors d’une carte neuve. Une fois la première épuisée (signal d’avertissement) appuyez sur la touche C. Le solde est alors mémorisé dans l’appareil et vous pouvez l’échanger contre la neuve. C’est écrit dans les cabines, mais il paraît que personne ne lit les modes d’emploi...