En quelques années, le téléchargement de musiques sur internet est devenu une pratique courante. Résultat: les sites légaux ne cessent d’élargir leur offre, de fusionner, de naître ou de disparaître au gré des exigences du marché. Les internautes suisses bénéficient actuellement de plusieurs plateformes (lire BàS 11/2005)* que les enquêteurs de Bon à Savoir et On en parle (RSR La Première) ont comparées en indiquant les spécificités de chacune (voir tableau). Ont été mis de côté les sites gratuits, les sites étrangers sur lesquels les consommateurs suisses ne peuvent passer commande, les adresses peu fiables, peu fournies ou spécialisées dans un seul genre musical.
Cet inventaire permet de souligner quelques points particulièrement importants du téléchargement, souvent méconnus des utilisateurs.
Pour un usage privé
Selon la loi, il est permis de télécharger des morceaux – gratuitement ou non –, mais pour son usage privé uniquement. Il est donc interdit de partager ensuite cette musique en la revendant, en la reproduisant ou en la publiant. Ainsi, plusieurs sites russes (entre autres: allofmp3.com, mp3sugar.com et mp3search.ru), qui proposent un vaste choix de chansons en toutes langues à des prix dérisoires (quelques centimes d’euros), font beaucoup parler d’eux actuellement. Leur légalité est douteuse, mais paradoxe étonnant, le consommateur qui leur achète de la musique est, lui, dans son droit. Mais attention: ces plateformes fixent une somme minimale d’achat de 10 à 20 euros. Et, en cas de problème de paiement, le client lésé n’aura aucun moyen de se retourner contre le fournisseur.
Limites d’utilisation
Une grande partie des musiques téléchargeables sont pourvues d’un DRM (Digital Rights Management), prévenant les copies pirates. Ainsi, chaque fichier musical est associé à une licence, qui définit précisément combien de fois il peut être écouté, gravé ou transféré sur un baladeur. Cette licence peut varier selon l’éditeur musical et le service de téléchargement. Quelques spécificités:
> Les droits ne sont pas seulement limités, ils sont parfois même exclus. Ain-
si, chez msn, les copies de certaines chansons sur lecteur portable sont interdites.
> Chez i-m et msn, chaque morceau présente ses propres limitations.
> Dans le cas d’ex-libris, il existe une règle générale obligeant à écouter d’abord une fois le titre, quel qu’il soit, avant d’obtenir le droit de le télécharger. Mais attention: si certains fichiers sont libres de droits, d’autres sont pourvus de diverses limitations!
> Pour l’ensemble des sites, les limitations ne sont pas systématiquement mentionnées avant le téléchargement du morceau.
Par ailleurs, il est essentiel de veiller aux règles de la compatibilité! Car c’est en testant les exigences de téléchargement des différents sites que les enquêteurs ont rencontré le plus de problèmes. Ainsi, situation classique, les morceaux téléchargés au format AAC d’itunes ne peuvent être transférés que sur iPod. Les titres WMA DRM, pour leur part, peuvent être uniquement gravés sur CD et transférés sur un lecteur compatible via le système d’exploitation Windows Media Player. Quant aux sites de musique eux-mêmes, la plupart ne sont pas accessibles sur Mac.
Sélection du site
Selon les comparaisons effectuées par les enquêteurs, les plateformes proposent à peu près les mêmes titres à la mode, à des prix comparables. Les services de base (écoute gratuite d’un extrait, écoute immédiate – soit «streaming» – d’un titre entier sans autorisation de téléchargement, etc.) se ressemblent par ailleurs beaucoup.
Il suffit donc de définir quel site correspond le mieux à ses attentes en évaluant soigneusement les limitations, la compatibilité, le format des fichiers, etc., puis d’y commander ses morceaux ou albums, en évitant ainsi de passer d’une adresse à l’autre. Petit conseil: les indications techniques étant déjà complexes en tant que telles, il est vivement recommandé de choisir un site en français, à moins de maîtriser à la perfection la langue proposée.
Véronique Kipfer
ASTUCES
Musique gratuite légale
Le téléchargement gratuit, mais légal, existe aussi! Notre partenaire alémanique K-Tipp a recensé les diverses astuces pour s’offrir des morceaux sans défier la loi:
> Les fichiers MP3 offerts par des artistes désireux de se faire connaître ou de promouvoir leur nouvel album, par exemple:
www.mx3.ch (musique suisse), www.mp3.ch (musique suisse), www.garageband.com (artistes américains).
> Les stations radio, sur lesquelles on peut écouter de la musique en continu et prélever des morceaux (à condition, toutefois, de posséder un accès internet à haut débit):
www.phonostar.de,
www.clipinc.de, www.radiotracker.com,
www.onlinemusicrecorder.com, etc.
> Dans un esprit strictement commercial, des collections musicales et extraits de concerts en live sont proposés sur les sites de différentes marques, comme:
www.mixed-tape.com,
www.snipurl.com/kt0601b,
www.archive.org/details/etree.