Alors que, petit, votre enfant ne pouvait rien avaler au petit déjeuner, il dévore aujourd’hui deux ou trois tranches de pain généreusement tartinées de confiture, de miel, de cénovis ou de nutella. Certes délicieux, ces compléments sont autant de «bombes caloriques». Voyons pourquoi:
> La confiture
La confiture de grand-maman contient quelque 50 à 55% de fruits, alors que l’industrielle répond à des normes précises. En effet, la législation fédérale sur les denrées alimentaires distingue la confiture simple de l’extra. La première doit contenir au minimum 35% de fruits et la seconde 45%, le reste étant constitué de sucre. Malheureusement, les valeurs nutritionnelles de ces fruits ne se retrouvent plus dans la confiture. Alors que la vitamine C ne résiste pas à la cuisson, seuls quelques minéraux, dont le potassium, ainsi qu’une petite quantité de fibres subsistent. Cela en quantité si faible que l’intérêt nutritionnel de la confiture est insignifiant. Du point de vue calorique, une cuillérée à soupe rase (20 g), soit la quantité nécessaire pour une tartine, apporte environ l’équivalent de 50 kcal.
> Le miel
Sa couleur, sa consistance et sa saveur n’ont rien à voir avec la qualité du produit, mais dépendent avant tout du type de nectar butiné. Du point de vue nutritionnel, tous les miels sont égaux, n’apportent aucune vitamine et de très petites quantités de minéraux (potassium, magnésium, etc). Toutefois, son pouvoir sucrant est supérieur au sucre de table: il faut donc moins de miel que de sucre pour adoucir une tasse de thé. Pour une tartine, une cuillère à soupe rase de miel (15 g) suffit et représente environ 46 kcal.
> Le Nutella et ses imitations
La publicité présente le Nutella – et ses imitations – comme étant une pâte à tartiner aux noisettes. Un produit à priori sain. Pourtant, son ingrédient principal n’est pas la noisette, comme on pourrait s’y attendre, mais le sucre et l’huile végétale. Les oléagineux ne représentent que 13% du produit, voire moins selon les marques. Et, comme trop souvent, on ne connaît pas le type d’huile utilisé. Du point de vue des calories, une cuillère à soupe rase (20 g) contient 6 g de graisses et apporte l’équivalent de 100 kcal. Inutile donc de rajouter du beurre...
Au bout du compte, tous ces compléments n’ont aucun intérêt nutritionnel. Ce sont avant tout des aliments plaisir, tout comme le chocolat, les pâtisseries ou les bonbons. Très caloriques, ils doivent être consommés en petites quantités, en particulier les pâtes à tartiner aux noisettes qui, riches en sucre et en graisses, ont un goût de reviens-y!
Il est donc conseillé d’éviter de trop «charger» ses tartines, ou de privilégier une fine pellicule de beurre, en gardant à l’esprit que c’est avant tout le pain qui, grâce à ses sucres lents et à ses fibres, permet de tenir jusqu’au repas suivant. A condition, bien sûr, de choisir un pain complet.
Doris Favre
Diététicienne diplômée
le cénovis
Salé et riche en gluten
Absolument pas calorique, le Cénovis, cette pâte à tartiner typiquement helvétique adorée par certains et méprisée par d’autres, est enrichie en vitamine B1, nécessaire à la transformation des aliments en énergie. En effet, pour une tartine, 5 g suffisent, ce qui représente l’équivalent de 11 kcal seulement! Et cette quantité couvre plus de 50% des besoins journaliers en vitamine B1 (0,7 mg). En revanche, son point faible réside dans sa teneur élevée en sel et en gluten. Il est donc déconseillé aux personnes intolérantes au gluten.