Ah, l’Italie... L’élégance des passants, l’arôme de l’expresso, la beauté des fresques… Mais foin de romantisme. Quand il rentre de vacances, le Suisse se réjouit de retrouver une mécanique bien huilée. Ici, les trains arrivent à l’heure, les toilettes sont propres et les cartes postales ne traînent pas dans les sacoches du facteur.
Un récent voyage dans le Piémont a remis mes préjugés en question. L’élégance, les arômes et les fresques sont toujours là. Mais, dans l’Italie du XXIe siècle, on ne rate pas forcément sa correspondance. Une fontaine et des toilettes publiques (propres et gratuites) accueillent le voyageur dans chaque petite ville.
«Attention, met en garde cette amie installée récemment dans la Botte, comparaison n’est pas raison.» Car il lui a bien fallu quinze jours pour obtenir un raccordement wifi. A mon retour, j’étais donc bien décidée à oublier fontaines et fresques pour retrouver mon train-train. Mais patatras! Cachée dans la pile de courrier qui m’attendait, une lettre de Swisscom a balayé ces résolutions.
Le service marketing de l’opérateur m’informait avoir décelé un «dérangement des signaux dans mon raccordement».
«Le problème vient probablement de la ligne de raccordement au cuivre dans votre bâtiment.»
La suite est plus directe: on me recommande de passer à la fibre optique à laquelle l’immeuble est déjà raccordé. Et on me donne un mois (!) pour engager les démarches. Ce qui implique de conclure un nouvel abonnement, mais à quel tarif? Pas un mot à ce propos.
Bref, le message est plus flou que les fresques ornant la cathédrale d’Asti. En prenant le consommateur pour un imbécile, Swisscom fait preuve d’arrogance. Il est vrai que l’élégance n’est pas la première vertu helvétique. Raccrochons-nous donc à nos valeurs: efficacité et ponctualité. Et là, y en a point comme nous. La preuve: ma carte postale n’est toujours pas arrivée.
Claire Houriet Rime