Etre payé pour surfer sur Internet. C’est le concept lancé par l’Américaine Alladvantage (www.alladvantage.com) en février 1999: on s’inscrit en ligne et télécharge un logiciel comptant ses heures de connexion et faisant apparaître une cashbar (ou médiabarre), bandeau dans lequel défilent des réclames. Tous les mois, l’entreprise, qui s’engage à ne pas utiliser l’adresse des membres dans un but commercial, envoie un chèque à ses adeptes.
De nouveaux sites du genre, plus ou moins sérieux, naissent presque tous les jours. En janvier 2000, plus de 8 millions d’Américains s’étaient inscrits à l’un ou plusieurs de la cinquantaine de programmes de pay-for-surf actuellement disponibles. Par mois, ceux-ci versent plus de 10 millions de dollars à leurs membres. Ce qui ne fait cependant, en moyenne, que 1,25 dollar (env. 2,10 fr.) par personne!
Maigre récompense
Un rédacteur de Bon à Savoir a testé Alladvantage. L’inscription et le téléchargement du logiciel qui affiche la cashbar (de 200Ko à 4Mo) sont simples et rapides. En revanche, il faut du temps pour s’habituer à sa présence clignotante. On peut certes la minimiser, mais alors l’horloge ne tourne plus...
Car seul le temps de surf effectif – quand on bouge sa souris et/ou qu’on utilise son navigateur – est comptabilisé. Notre rédacteur n’a donc réalisé qu’un gain de 9,86 francs en près d’un mois! Pourtant, il passe chaque jour une à deux heures on-line. Mais seules 6 heures et 23 minutes de surf effectif ont été retenues. Sachant que les communications pour 20 heures de surf mensuel, p.ex. avec Sunrise select (1,67 fr./h tarif normal) reviennent à 33,40 fr., regarder les pubs ne paie donc pas même un tiers de sa note finale. Et comme Alladvantage envoie un chèque à partir de 75 francs seulement (les gains en deça sont reportés au mois suivant), il n’est pas près de toucher son dû.
Mieux vaut donc être un internaute très assidu, inscrit auprès de plusieurs services. Et surtout, trouver des «filleuls». Car ce sont les membres qui recrutent des clients pour Alladvantage et ses nombreux clones, par système de parrainage: si quelqu’un s’inscrit par l’intermédiaire d’un membre, celui-ci est aussi rémunéré pour le temps que cette personne surfe, sur plusieurs niveaux (5 chez Alladvantage). Mais il faut se connecter au moins autant que ses filleuls: si vous ne surfez que 10 h, on en comptera autant pour eux, même s’ils se connectent davantage...
Le nombre d’heures rémunérées est aussi souvent limité. A 25 h par mois chez Alladvantage (prochainement à 40 h) ou encore à 10 h chez Winbe (www.winbe.com), service français né en mars et en pleine expansion.
Le succès attirant les opportunistes de tout bord, de nombreux particuliers ont déjà créé des sites sur lesquels ils expliquent comment fonctionne cette rémunération des internautes. Exemple: le Guide des cashbars (www.
surf.fr.st). Ces explications ne sont pas désintéressées. En effet, depuis ces sites, on peut directement s’inscrire aux différents programmes de surf rémunéré. Ainsi, l’on devient filleul des auteurs de ces bons conseils!
En Suisse, où le mouvement ne fait que débuter, le site d’Emmanuel Gabbud (http://go.to/easydollar) fait œuvre de pionnier dans la chasse aux filleuls. Cet étudiant lausannois propose un tableau comparatif des services, fort utile pour les novices. On y apprend notamment quels programmes de rémunération fonctionnent sous PC et/ou Mac, si ces services paient en Suisse, s’ils sont sérieux ou non, etc. Son conseil principal: le système étant en pleine expansion, mieux vaut y adhérer maintenant. Car le nombre de membres est encore réduit, ce qui augmente proportionnellement celui du réservoir des filleuls.
Ellen Weigand
Autres sites utiles: www.surfgratuit.fr.fm; www.multiplicateur.com; www.freemoney.fr.fm