La famille Bonaskier(1) – Maeva (5 ans le 1er décembre prochain), Oscar (10 ans), et leurs parents Michelle et Daniel – profitent du temps des vacances d’automne pour préparer celles de Noël. Ils vont décider où ils passeront une semaine de ski en cherchant d’abord les tarifs des remontées mécaniques. Car ces tarifs pèsent lourd dans le budget des vacances, sans parler du coût de la location d’un logement.
Ainsi, les Bonaskier ont récolté les prix de 15 importantes stations valaisannes et vaudoises (le Val d’Anniviers en regroupe quatre qui pratiquent les mêmes tarifs, voir tableau ci-dessous). Puis, ils ont calculé à combien leur reviendrait une semaine (6 jours) de ski en famille.
En quelques heures et à coups de calculette, ils ont constaté que non seulement les tarifs varient fortement
selon la station – entre 430 fr. à Ovronnaz et 815 fr. à Zermatt – mais aussi que les calculs ne sont pas toujours aisés. Seule exception notable: le site internet de Téléverbier, parfaitement interactif, qui permet de calculer en quelques instants, le montant de l’abonnement de ski selon l’âge, le secteur, le nombre de skieurs et de jours.
Famille, une notion élastique
Première variable: la notion de famille n’est pas identique partout. Pour certains, elle
se compose de 4 personnes payantes au moins, pour d’autres de 3 seulement; mais presque toujours (sauf dans les stations du Val d’Anniviers) avec au minimum un adulte. Les parents non-skieurs, ayant trois enfants et plus, apprécieront...
Et souvent, c’est la mère ou le père qui doit accompagner les enfants. Une seule station, Champéry, va même jusqu’à exiger qu’ils habitent tous sous le même toit: là, ce sont les parents vivant séparés ou divorcés qui apprécieront! Crans-Montana, par contre, est la seule entreprise de remontées mécaniques à appliquer le tarif famille à des personnes sans lien parental direct, mais vivant ensemble: les concubins s’en réjouiront.
L’âge de l’enfant
Autre variable: pour skier, un enfant commence à payer à 6 ans dans certaines stations, à 5 ans déjà dans d’autres (voir tableau). Parce qu’à 5 ans, comme l’explique l’un des responsables de remonte-pentes, un enfant occupe déjà une place complète sur les installations.
Quoi qu’il en soit, Loèche-les-Bains et Zermatt, eux, offrent les remontées aux enfants jusqu’à l’âge de 8 ans. Mais sans pratiquer de tarifs famille par ailleurs… Et à Loèche encore, les remontées mécaniques de la Gemmi (qui n’ont pas été retenues dans le comparatif) offrent même le voyage aux jeunes jusqu’à l’âge de 16 ans.
«Age payant»
Enfin, autre nuance concernant l’«âge payant»: dans certaines stations, c’est la date exacte («âge révolu» dans le tableau) qui fait foi, dans d’autres, l’année de naissance («âge non révolu») pour simplifier le travail au guichet, selon les responsables.
Dans ce second cas, un enfant né en fin d’année, qui n’a donc pas encore 5, respectivement 6 ans au moment d’acheter l’abonnement de ski est prétérité. Réponse de Télénendaz: «Comme la saison commence en décembre, il n’y a que
trois semaines environ pendant lesquelles un enfant de moins de 5 ans peut être amené à payer.» C’est certes vrai, mais c’est justement durant ces trois semaines que bien des parents prennent des vacances.
Vu ce qui précède, la petite Maeva ne paiera donc pas encore les remonte-pentes dans certaines stations. Mais, parallèlement, si la station choisie applique le rabais famille seulement dès 4 personnes payantes, ni ses parents, ni son frère ne bénéficieront de cette réduction! Payer pour 3 personnes seulement peut donc coûter plus cher que pour 4… Par exemple 554 fr. au lieu de 498,60 fr. dans le Val d’Anniviers.
Comme dit plus haut, la famille Bonaskier déboursera donc entre 430,50 fr. et 815 fr. selon la station choisie. Soit, en moyenne, 549 fr. Six des quinze stations affichent des prix en deçà de ce tarif moyen. Ce qui s’explique notamment par l’étendue moindre de leur domaine skiable, et donc du nombre moins important de pistes et d’infrastructures.
Taille des domaines
On ne saurait en effet comparer les 30 km de pistes d’Ovronnaz aux 650 km et 205 lifts des Portes-du-Soleil, ni ou aux 400 km et 98 installations des 4 Vallées, ni encore aux 400 km de pistes de Zermatt, comme le soulignent les responsables de diverses stations.
Reste qu’une famille qui doit veiller à ses dépenses choisira plus facilement une station en fonction du prix plutôt que du nombre de tire-fesses.
D’ailleurs, au prix de l’abonnement de ski s’ajoutent encore d’autres dépenses incontournables pour emprunter les ski-lifts:
> Le prix de la carte à puce (entre 5 et 8 fr.) pour les stations équipées de portiques électroniques modernes.
> Le prix de la photo (obligatoire pour certains abonnements dès 2 ou 3 jours).
> Le prix du parking, là où il n’est pas gratuit (5 fr./jour à Champéry, Crans-Montana et Nendaz, 6 fr./jour à Leysin, 8 fr./jour à Verbier).
De quoi faire débourser facilement une centaine de francs de plus à notre famille Bonaskier pour la semaine.
Cher enfant unique
Un mot encore pour les familles monoparentales, avec un seul enfant en âge de payer. Ne pouvant pas bénéficier du rabais famille(2), une semaine de ski (6 jours) dans la station la moins chère leur reviendra à 311 fr. (enfant 116,50 fr., adulte 194,50 fr.). Au prix famille, ils n’auraient payé que 265 fr.
Enfin, en faisant leur comparatif, les Bonaskier ont encore noté que, le jour où Maeva et Oscar seront plus grands, ils auront autant de variables à considérer pour le calcul du prix de la semaine de ski. Car l’âge jusqu’auquel les jeunes paient le tarif jeune ou étudiant varie également d’un endroit à l’autre, tout comme l’âge limite pour bénéficier du tarif famille. Mais c’est là un autre chapitre.
Ellen Weigand
(1) Exemple fictif.
(2)Liste des tarifs individuels pour 6 jours sous www.bonasavoir.ch
valais ski card
Pour skieurs moins sportifs et sans famille
La Valais Ski Card (1), carte à puce rechargeable, permet, depuis 1999, de skier sans passer aux caisses des remontées mécaniques. Elle est valable dans une trentaine de stations valaisannes et à Villars-Gryon (VD), et permet également d’accéder aux bains thermaux de Loèche, Ovronnaz et Saillon.
• Comment ça fonctionne: lors du passage au portique de contrôle, le montant équivalent à la journée de ski (ou à la demi-journée selon l’heure à laquelle on passe) est débité automatiquement. La carte ne s’adresse en effet pas aux familles, ni aux mordus des sports de glisse, mais aux personnes moyennement actives durant une saison d’hiver, qui n’achètent ni forfait hebdomadaire ni abonnement de saison.
• Combien ça coûte: on peut charger la carte, non transmissible, de 200, 300, 400 ou 500 points. Chaque point vaut 1 fr. mais l’utilisateur bénéficie d’un rabais de quantité (dès 200 points, entre 4 et 10%). Une carte
à 200 points coûte par exemple 192 fr. (au lieu de 200 fr.), et 500 points reviennent à 450 au lieu de 500 fr.
(1)Infos et liste des stations sous: www.valais-skicard.ch