Depuis l’annonce, le 14 novembre dernier, de la mise en faillite de Supra Assurances SA, active dans l’assurance maladie complémentaire, les questions fusent de partout.
Les premiers concernés sont évidemment les quelque 70 000 assurés, victimes de la faillite, transférés chez Assura et qui verront leurs primes augmenter sans doute massivement. Notre Service juridique a été pris d’assaut dès le lendemain de ce coup de tonnerre, avec des questions aussi légitimes que pertinentes.
Si le monde politique est, pour le moment, très silencieux dans cette affaire, on peut se demander dans quelle mesure certains n’ont pas discrètement tiré les ficelles? Pourquoi cette faillite est-elle annoncée en pleine période de renouvellement de l’assurance maladie de base, alors que le document exclusif que Bon à Savoir a pu se procurer révèle clairement que la Finma était au chevet du malade Supra depuis près de deux ans? Serait-ce pour apporter de l’eau au moulin des partisans de la caisse publique ou, au contraire, du contre-projet du Conseil fédéral qui insiste sur une séparation encore plus nette entre les assurances complémentaires et celles de base?
Question plus inquiétante encore: que doivent craindre les autres assurés? Le système de primes basées sur l’âge d’entrée et non sur l’âge effectif de l’assuré – qui a conduit Supra à sa perte – est encore pratiqué par quelques compagnies. D’ailleurs, Assura, la société héritière des cas de Supra, vient tout juste d’adapter son modèle d’assurance.
La faillite de Supra est en elle-même un événement d’une gravité extrême dans le domaine des assurances complémentaires, mais il est à craindre qu’elle ne soit que la pointe de l’iceberg. Lequel, dans sa dérive, risque bien d’emporter l’ensemble du système de l’assurance maladie actuel.
Zeynep Ersan Berdoz