Moins de quatre heures auront suffi à Coop pour suivre sa rivale Migros dans la spirale baissière des prix qui a marqué la fin de l’année 2010 et dont les effets se déploient actuellement.
La nouvelle avait de quoi réjouir les consommateurs, par ailleurs confrontés à la hausse de la TVA et des cotisations de chômage, sans oublier – bien sûr – l’envolée des primes de l’assurance maladie de base et de nombreuses complémentaires.
L’enthousiasme n’a cependant pas suivi, les arguments avancés par les deux géants de la distribution n’ayant pas convaincu les consommateurs. Migros entend faire profiter sa clientèle des économies qu’elle va réaliser grâce à la suppression des prix sur les emballages. Coop, quant à elle, s’appuie sur ses bons résultats de l’année écoulée. Peu probant…
On aurait pu penser à la dégringolade de l’euro. Pas du tout, s’empressent de préciser, à l’unisson, les deux géants orange: seule une part minime de leurs produits proviendrait de cette zone monétaire. De plus, ce maigre effet serait balayé par l’augmentation du prix des matières premières.
Et les importations parallèles? Les deux distributeurs avaient, en effet, promis un impact sur les prix durant le second semestre. Or, jusqu’ici, nous avons surtout constaté une baisse qualitative de certains produits…
Reste les coquettes marges brutes du duopole alimentaire qui, pour rappel, sont les plus élevées d’Europe dans ce secteur. Elles permettraient donc largement de financer cette vaste opération de séduction. Au lieu de l’admettre, en jouant ainsi la transparence, les deux enseignes restent, sur ce point, solidaires dans le silence.
Zeynep Ersan Berdoz