Sigg: la débâcle
En 1998, Sigg SA vend son secteur électroménager à Spring SA, aujourd’hui en liquidation. Entre-temps, plus personne n’assure le service après-vente des sorbetières de la marque.
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Bon à Savoir 04-2002
11.04.2002
Dernière mise à jour:
29.01.2023
Sophie Reymondin
Sigg SA, le «magnat» suisse de la poêle à frire aujourd’hui déchu et reconverti dans la gourde, traîne le service après-vente de ses appareils électroménagers comme une vieille casserole. Au grand dam de Manuela Marti qui cherche désespérément un récipient à glace de rechange pour sa sorbetière Sigg Gelato.
En 1998, cette lectrice de Bon à Savoir a en effet reçu cet appareil – vendu environ 180 fr. – pour son anniversaire de la part de ses beaux-parents. Et déjà...
Sigg SA, le «magnat» suisse de la poêle à frire aujourd’hui déchu et reconverti dans la gourde, traîne le service après-vente de ses appareils électroménagers comme une vieille casserole. Au grand dam de Manuela Marti qui cherche désespérément un récipient à glace de rechange pour sa sorbetière Sigg Gelato.
En 1998, cette lectrice de Bon à Savoir a en effet reçu cet appareil – vendu environ 180 fr. – pour son anniversaire de la part de ses beaux-parents. Et déjà à l’époque, ces derniers avaient couru les magasins pour tenter d’acheter un deuxième, voire un troisième bac. Cela pour permettre de réaliser successivement des glaces de plusieurs parfums. Mais impossible d’en trouver. Manuela Marti a donc dû se contenter d’un unique récipient. Et par malchance, ladite pièce a été endommagée.
Rupture de stock
Manuela Marti s’adresse dès lors à Sigg SA pour commander une pièce de rechange. Mais la société l’informe que son secteur électroménager a été vendu en 1998 à Spring SA, qui gère désormais le service après-vente, y compris les pièces de rechange pour la sorbetière Sigg Gelato.
Notre lectrice rédige donc un fax à l’attention de Spring SA, qui lui est retourné avec deux mots manuscrits en allemand: «keine mehr». Aucune explication et pas même une formule de politesse: «Lorsqu’on pense à la renommée de Sigg, ce n’est vraiment pas sérieux!» s’insurge Manuela Marti.
Lors d’un premier contact avec notre rédaction, un collaborateur de Spring SA confirme que l’entreprise assure bien le service après-vente des articles électroménagers de la marque Sigg. Mais il n’y aurait plus aucune pièce de rechange pour la sorbetière. En fait, Spring SA est en liquidation, ce qui expliquerait son attitude cavalière à l’égard de Manuela Marti. Toutefois, ce même collaborateur laisse un espoir, en expliquant qu’un particulier a repris le service après-vente des articles Sigg. Et miracle! Celui-ci retrouve un dernier bac à glace, qu’il envoie à cette lectrice. Mission accomplie...
En pleine confusion
Mais l’histoire connaît encore un rebondissement. Michel Renz-hofer, directeur commercial de Spring SA, rappelle la rédaction: «Nous avons effectivement repris le secteur électroménager de Sigg SA en 1998 mais pas les sorbetières!» Réaction de Brigitte Schwarz, secrétaire de direction chez Sigg SA: «C’est vrai, car les sorbetières ne sont plus fabriquées depuis 1996. Mais toutes les pièces de rechange ont été transmises à Spring SA»... Les deux entreprises se refilent donc la patate chaude. Et en conclusion, personne n’assure officiellement le service après-vente de la sorbetière depuis 1998. Pourtant, à cette date, le commerçant qui a vendu l’appareil aux beaux-parents de Manuela Marti a délivré une garantie de deux ans!
Et ce n’est pas tout: selon Spring SA, le problème serait maintenant réglé, puisque le service après-vente des articles Sigg aurait été cédé à un particulier. Or, «Sigg n’a encore rien décidé concernant la remise du service après-vente de ses articles électroménagers, s’étonne Brigitte Schwarz. Et s’il restait un bac de rechange en stock, pourquoi Spring SA ne l’a-t-il pas fourni tout de suite à cette lectrice?» Vraiment, on se le demande...
Sophie Reymondin