Romain* pensait bien faire. Sa grand-mère avait besoin d’un siège de douche pour faire sa toilette dans des conditions plus sûres. Il s’est donc renseigné auprès de l’assurance complémentaire pour savoir à quelle hauteur les frais pouvaient être remboursés. Un interlocuteur du Groupe Mutuel lui a assuré que
300 fr. par année étaient prévus pour ce genre de prestations.
Magasin non agréé
Notre lecteur a jugé bon de trouver une solution économique en faisant preuve de débrouillardise. Il s’est rendu chez Hornbach pour acheter un siège de douche à 129 fr. qu’il a monté lui-même. Non content d’avoir limité les frais au maximum, il a envoyé le ticket de 129 fr. au Groupe Mutuel. Quelques semaines plus tard, il reçoit le décompte des prestations qui précise que ce montant n’est pas remboursé.
Pourtant, les conditions générales de l’assurance complémentaire confirment que les frais de location ou d’achat de moyens auxiliaires sont couverts jusqu’à concurrence de 300 fr. par an. Or, le siège de douche, au même titre qu’un déambulateur ou une potence de lit, fait bien partie de cette catégorie. Mais le hic, c’est que Hornbach n’est pas reconnu par l’assureur.
Complémentaire nécessaire
Cette politique n’est pas propre au Groupe Mutuel pour le financement de moyens auxiliaires. Ce que confirme l’Association vaudoise d’aide et de soins à domicile (Avasad): «Effectivement, les assurances complémentaires ou de base ne remboursent que les factures de fournisseurs agréés. Or, les magasins de bricolage n’en font pas partie», confirme Marga Cambra, directrice du Service de développement des pratiques professionnelles.
Ce qu’il faut savoir, c’est que certains moyens auxiliaires – les béquilles, par exemple – figurent dans la Liste des moyens et appareils (LiMA) reconnus par l’assurance de base. Mais, à l’instar du siège de douche, certains équipements ne peuvent être pris en charge que par une éventuelle complémentaire. «Si un assuré est au bénéfice de prestations complémentaires AVS ou AI, il peut essayer de solliciter les fonds de l’OFAS gérés par Pro Senectute ou Pro Infirmis», précise Marga Cambra.
Dans la jungle des moyens auxiliaires, il est donc important de bien se renseigner avant d’entreprendre toute démarche. Pour les personnes qui souhaitent être accompagnées dans ce processus, l’Avasad conseille de s’adresser à un ergothérapeute, voire à un assistant sociale.
Yves-Noël Grin
*Prénom d’emprunt.