Les cercles de rencontres classiques tissent leur toile sur le net et se muent en réseaux virtuels. Certains sites généralistes permettent de renouer les contacts avec d’anciens camarades d’école, d’autres affichent clairement leur objectif: permettre aux membres d’élargir leur cercle de connaissances en vue de décrocher un nouvel emploi. Cette forme de réseautage social est devenue très populaire dès le début des années 2000. A l’heure actuelle quelque 200 réseaux cohabitent sur la Toile, le plus souvent des «.com», et répondent à des attentes distinctes:
> Les réseaux généralistes (Facebook, MySpace, Orkut, hi5, etc.) sont gratuits et publics. N’importe qui peut s’inscrire en créant un profil, puis consulter librement celui des autres. MySpace, par exemple, est prisé des amateurs de musique et de vidéo, alors que Facebook vise essentiellement à mettre en contact d’anciens étudiants. Sur ce site, 70% des inscrits ont plus de 25 ans, alors que hi5 réunit les 15-25 ans.
> Les réseaux orientés affaires (LinkedIn, Xing, Viadeo, etc.) sont accessibles à tous (com-me Viadeo), alors que d’autres, comme LinkedIn, fonctionnent sur invitation: un membre en parraine un autre et élargit de la sorte son propre réseau. Le développement sur la Toile est certes plus lent, mais il est aussi plus sûr. Certaines fonctions sont payantes.
Principes similaires
Si l’offre est pléthorique, les principes de base des réseaux restent similaires: on se présente, on chatte et on développe des contacts. Pour débuter, rien de plus simple: il suffit de se rendre sur internet et de visiter un certain nombre de réseaux, puis suivre quelques étapes:
> L’inscription: entrer obligatoirement ses nom et prénom, un mot de passe et sa date de naissance.
> Des questions: répondre aux questions de son choix, allant des écoles fréquentées, aux loisirs, en passant par les séries préférées, etc.
> Une vitrine personnelle: se raconter, tout ou partiellement. A l’image d’un blog, certains enrichissent leur page personnelle d’un résumé de leurs journées, d’autres évoquent leurs souvenirs, partagent des photos, etc.
> Un moteur de recherche: permet de rechercher un ami sur la base d’un nom complet, d’un pseudo, d’une adresse mail, d’une école, etc. Ou de rencontrer d’autres personnes partageant les mêmes centres d’intérêt privés ou professionnels.
> Un système de messagerie: possibilité de communiquer directement avec les personnes rencontrées sur le réseau et bénéficier progressivement de l’effet de masse, selon le con-cept de «mes contacts sont tes contacts».
Pour utiliser ces réseaux en toute sécurité, il est vivement recommandé de filtrer les informations. Comme sur des chats ou via la messagerie électronique, les internautes peuvent être confrontés, parfois sans même s’en rendre compte, à des propositions douteuses. L’euphorie des retrouvailles sur la Toile débouche parfois sur des propositions ennuyeuses, voire embarrassantes. En effet, en lisant attentivement les chartes de confidentialité des différents réseaux, il apparaît clairement que celle-ci est très limitée.
Sur MySpace, par exemple, il est indiqué que des données connexes – telle que l’adresse IP – peuvent être transmises à certains partenaires de publicité ou que les données collectées permettent de personnaliser les publicités en ligne, etc. Il est aussi stipulé que les initiateurs des réseaux ne peuvent être tenus pour responsables de l’utilisation des données par des tiers. Par ailleurs, le for juridique de ces sites est le plus souvent établi à l’étranger, ce qui implique une véritable croisade juridique pour faire valoir ses droits.
Une raison parmi d’autres pour se rappeler que ce qui vaut sur des chats ou des blogs vaut aussi – et c’est bien là que réside le paradoxe – sur les sites de réseautage: moins on révèle d’indications personnelles, moins on risque de se retrouver face à de réels problèmes… Mais les chances de créer un réseau s’amenuisent!
Zeynep Ersan Berdoz