«Une pomme chaque matin éloigne le médecin.» Ce dicton n’a jamais été remis en question tant ce fruit est riche en nutriments. Revers de la médaille, il subit d’innombrables traitements avant d’arriver sur les étals. Voici ses points forts et quelques astuces pour doper son organisme sans l’encombrer d’un cocktail de pesticides.
Organisme protégé
La pomme possède deux principaux atouts.
> Son effet antioxydant protège notre organisme des dégâts provoqués par les radicaux libres (accélération du vieillissement des cellules, développement de maladies comme le cancer ou problèmes cardiovasculaires). Parmi les antioxydants présents, on trouve notamment la vitamine C, les flavonoïdes et les polyphénols.
La pomme ne possède en revanche que 5 mg de vitamine C pour 100 g de fruit. C’est peu par rapport à l’orange (53 mg) ou au kiwi (80 mg). Mais les autres antioxydants qu’elle contient intensifient l’effet de cette vitamine. Une étude publiée en 2000 a ainsi démontré que son pouvoir antioxydant équivaut à 1500 mg de vitamine C!
> La qualité et la quantité de ses fibres sont bonnes pour le transit intestinal, car la majorité est de type insoluble. Mais elle contient aussi des fibres solubles, la pectine, qu’on utilise notamment pour épaissir la confiture. Un phénomène identique se produit pendant la digestion: ces fibres forment, dans l’estomac, une sorte de gel qui piège le cholestérol et diminue son absorption. En outre, elles ralentissent le passage du sucre dans le sang, prolongeant ainsi le sentiment de satiété.
Trésor à préserver
L’organisme peut bénéficier de la totalité de ces bienfaits pour autant que le fruit soit consommé avec sa peau. Les polyphénols qui lui donnent sa couleur se localisent en effet surtout dans la pelure et la chair avoisinante. Il en va de même pour la vitamine C: sans la peau, il y a une perte d’environ un tiers.
Quant aux fibres, les chiffres sont éloquents: une pomme de 180 g renferme 4,3 g de fibres, mais, une fois pelée, elle n’en contient plus que 2,3 g, soit quasiment la moitié seulement. De plus, la présence de la peau incite à mâcher plus longuement, ce qui contribue à une meilleure digestion et favorise la satiété.
Concentré de pesticides
Mais attention: selon une ONG américaine, l’Environmental Working Group, la pomme serait le fruit le plus contaminé en pesticides, après la fraise, avec 13 résidus de pesticides. Un état des lieux, effectué en France en 2006 et 2007, confirme qu’elle est la plus touchée avec une moyenne de 36 traitements! Un constat alarmant, car ces substances peuvent avoir des effets cancérigènes et perturber le système endocrinien.
On connaît par ailleurs encore mal leurs conséquences à long terme, tout comme l’«effet cocktail», c’est-à-dire la démultiplication des effets toxiques due au mélange de plusieurs pesticides. Quelques précautions valent donc mieux qu’une avant de croquer à pleines dents dans une pomme (lire encadré).
Doris Favre,
diététicienne diplômée
Conseils pratiques
A laver soigneusement
Il serait dommage de se priver des bienfaits des pommes en les pelant. C’est pourquoi il convient de prendre quelques précautions afin d’éliminer au maximum les traces de pesticides.
- Bien laver et frotter le fruit avec une brosse à légumes, puis l’essuyer soigneusement.
- Préférer des pommes bio. Une récente méta-analyse (condensé de plus de
300 études) a démontré que les produits bio renferment plus d’antioxydants et de vitamine C que ceux qui sont issus de culture traditionnelle. Cependant, même bio, la pomme doit être soigneusement lavée, car des germes peuvent se déposer sur sa peau (traces de manipulations multiples entre la cueillette et la consommation). - Jeter les pommes, bio ou non, qui présentent des zones de moisissures, car elles peuvent contenir une mycotoxine, la patuline, produite par un champignon, le penicillium expansum. Les expériences faites sur des animaux montrent que cette substance est toxique tant pour le système nerveux que digestif. Et il ne suffit pas d’éliminer la moisissure, car la patuline peut aussi contaminer la chair saine du fruit.