Madame W. vit dans son appartement vaudois depuis deux ans et demi. Durant les soirées d’hiver, elle a déjà allumé bon nombre de petits feux dans sa cheminée de salon. Mais à ce jour, elle n’a pas vu de ramoneur. «Est-ce normal? Est-ce à moi ou à la gérance de s’en occuper?» s’interroge-t-elle. Renseignement pris auprès du gérant, elle apprend que c’est à elle de veiller au contrôle régulier de la cheminée. Et que le maître ramoneur est désigné par région. Autre coup de fil à la commune qu’elle habite: «Oui, le maître ramoneur de la région doit passer chaque année pour un contrôle et un nettoyage si nécessaire», confirme l’employé communal.
C’est le ramoneur qui doit, en principe, veiller au contrôle régulier des cheminées de salon, tout comme des autres installations de chauffage. Un contrôle qui, dans les cantons romands, doit s’effectuer annuellement pour les cheminées de salon. En principe, car, comme le montre l’exemple de Madame W., même si les ramoneurs sont aujourd’hui informatisés, il peut arriver que des âtres échappent à leur contrôle. «En cas de pépin avec une cheminée de salon qui n’a pas été ramonée à temps, c’est le maître ramoneur qui peut-être tenu responsable», explique d’ailleurs à ce propos Alain Chapuis, président de l’Assocation vaudoise des maîtres ramoneurs.
Sur terre vaudoise peut-être, mais pas à Fribourg, où «le ramoneur n’est pas responsable en cas d’incendie», dit Pierre Helfer le président de l’association professionnelle fribourgeoise. Dans le canton de Neuchâtel, «l’assurance incendie pourrait se retourner contre le maître ramoneur, note quant à lui André Obrist, président des maîtres ramoneurs neuchâtelois. Toutefois, s’il y a eu de très rares enquêtes, elles n’ont jamais conduit à la condamnation d’un ramoneur», rapporte-t-il.
D’ailleurs «un feu de cheminée peut se déclarer aussi juste après le passage du ramoneur, note encore Joël Chesaux, président des ramoneurs valaisans. Il suffit qu’il y ait un problème de combustion, par exemple lorsqu’on brûle du bois vert ou de trop grosses bûches».
Responsables ou non, on ne peut donc que chaudement recommander aux utilisateurs de cheminée de salon de faire des flambées dans les règles de l’art (voir encadré) et de veiller à ce que les ramoneurs respectent leurs obligations, pour diminuer tout risque d’incendie.
Ellen Weigand
LES TUYAUX DES RAMONEURS
Flambée sans risque
Chaque année des feux de cheminée se déclarent à cause d’un usage inadéquat des cheminées de salon, que certains utilisent même pour faire des grillades! Pour éviter de tels incendies et faire un feu dans les règles de l’art, il suffit de suivre quelques conseils:
- avant de faire un premier feu dans une cheminée, faites- la contrôler par un ramoneur;
- disposez toujours un pare-feu devant le foyer;
- ne brûlez que du bois sec, abattu depuis deux ans et entreposé sous un abri aéré ou simplement couvert. Après cette période, le bois ne contient plus que 15 à 25% d’eau, ce qui permet un rendement maximal;
- allumez votre feu avec du petit bois pour réchauffer les parois et le canal de la cheminée avant d’introduire des morceaux de bois plus grands;
- utilisez des bûches dont la taille est appropriée à la grandeur du foyer;
- ne brûlez ni déchets, ni papier ou carton. C’est non seulement interdit, mais cela encrasse aussi davantage;
- également interdit de foyer: des restes de bois des menuiseries, du bois de vieux meubles, d’immeubles démolis ou d’emballages, qui polluent non seulement la cheminée, mais également l’environnement;
- déconseillé: l’utilisation de bûches en aggloméré. Elles brûlent certes plus longtemps, mais dégagent aussi davantage de suie que le bois, car les matériaux utilisés contiennent des goudrons. La suie s’accroche aux parois de la cheminée, ce qui accroît le risque de feu de cheminée.
COMBIEN ÇA COÛTE ?
Tarifs variables
Dans les cantons romands, le ramonage s’exerce encore sous forme monopolistique. Chaque canton est divisé en secteurs, dont la concession est attribuée à un ou plusieurs maîtres ramoneurs. Pour connaître celui de votre région, renseignez-vous auprès de votre commune. Quant aux tarifs de ramonage d’une cheminée de salon, ils varient fortement d’un canton à l’autre, comme l’a montré une enquête récente du mensuel J’achète mieux (no 257, nov. 97). De 23 fr. par cheminée (+TVA) à Genève, le prix peut aller jusqu’à 73,86 fr. l’heure dans le canton de Berne, en passant par un prix de 26,60 à 34,50 fr. (selon durée et grandeur de l’objet) dans le canton de Vaud.