Peut-on récupérer le papier glacé et faut-il retirer les agrafes des dossiers? Cette question nous a été posée par un lecteur désireux de bien faire: «Mon amie et moi, dit-il, essayons de respecter au mieux notre planète, mais remarquons que nous sommes encore vraiment ignorants.» Pas toujours facile, en effet, de recycler juste! Car le consommateur est confronté à deux casse-tête: déterminer précisément de quel matériau est composé chaque emballage et connaître la signification des pictogrammes de recyclage qui y sont apposés. Mieux vaut donc connaître les règles de base et s’informer des différentes possibilités de recyclages proposées dans sa commune. Voici la liste de tout ce qui ne doit pas être jeté à la poubelle:
Déchets ménagers
> COMPOST: il contient jusqu’à 90% d’eau et brûle très mal. Mais il remplit encore près d’un tiers des poubelles.
Oui: déchets de cuisine (épluchures – aussi de bananes et d’agrumes, fromage, os et viande, marc de café, sachets de thé, restes de repas cuits, etc.) et déchets de jardin (fleurs fanées, gazon, etc.).
Non: mégots de cigarette, litières pour animaux, balayures, sacs d’aspirateurs.
> DÉCHETS SPÉCIAUX: à rapporter au lieu d’achat. Ils doivent être impérativement traités dans des installations spécialisées, sous peine de mettre l’homme et l’environnement en danger.
Oui: médicaments périmés, restes (liquides, solides ou aérosols) de peinture, colle, pesticides et autres produits chimiques, huiles minérales, tubes fluorescents et ampoules économiques, batteries de voiture, thermomètres au mercure, sprays.
A noter: les médicaments non utilisés ne sont plus envoyés dans les pays en voie de développement, car leur distribution présentait des risques de mauvaise utilisation.
> MATÉRIEL ÉLECTRONIQUE ET ÉLECTROMÉNAGER: depuis le 1er janvier 2003, une taxe anticipée de recyclage (TAR), incluse dans le prix de vente de l’appareil neuf, garantit la reprise gratuite de ce dernier lorsqu’il est usagé.
Oui: appareils de bureau, informatiques et de télécommunication (mobiles, ordinateurs, claviers, imprimantes, etc.), électronique de loisirs (appareils photos, lecteurs CD et DVD, radios, téléviseurs, etc.), petit et gros électroménager (aspirateurs, machines à coudre, frigos, grille-pain, etc.). Mais aussi les appareils électriques des secteurs de la construction, du jardinage et du bricolage, les jouets avec composants électriques et électroniques.
> MÉTAUX: les boîtes doivent être vidées et rincées, afin d’éviter odeurs et vermine dans les containers.
Oui: aluminium sous forme d’emballages (tubes, canettes, barquettes, etc.) ou d’objets (casseroles, bâtons de ski, etc.), ferraille et métaux non ferreux (tôle ondulée, clous, structures de vélos, etc.).
Non: fer-blanc (conserves, nourriture pour animaux, etc.). Mais dans les communes, alu et fer-blanc se recylent toutefois ensemble et sont triés plus tard.
> PAPIER ET CARTON: en Suisse, la production de papier journal intègre jusqu’à 70% de vieux papier. Par ailleurs, le carton contient entre 80% et 100% de papier recyclé.
Oui: feuilles (ôter les agrafes), cartons, journaux, magazines, papier blanc, enveloppes (aussi avec fenêtre, si spécifié 100% recyclé), papier glacé mais pas plastifié (froisser la feuille entre ses doigts pour vérifier qu’elle n’est pas recouverte d’une pellicule de plastique).
Non: tout papier sale (dont mouchoirs et serviettes), emballages composites (briques), feuilles autocollantes, pochettes de films.
> PET: cette matière plastique peut être recyclée à 100% sans perdre ses propriétés.
Oui: bouteilles ayant contenu des boissons (lait excepté, puisque les bouteilles blanches ne sont pas du PET).
Non: bouteilles d’huile, gel douche, barquettes, etc., à jeter à la poubelle.
> PILES: considérées comme des déchets spéciaux, elles doivent être rapportées à un point de vente ou à un centre de collecte. Les commerces qui en vendent ont l’obligation de les reprendre gratuitement.
Oui: toutes les piles et tous les accumulateurs. Attention à retirer aussi les piles des jouets, brosses à dents électriques, etc.
A noter: les piles vertes ne sont pas écologiques, mais contiennent moins de métaux lourds. Il faut toutefois les récupérer au même titre que les autres.
> VERRE: il peut être indéfiniment recyclé et sa récupération coûte près de deux fois moins cher que son incinération. Environ 70% sont refondus, les 30% restants sont transformés en laine de verre ou en sable.
Oui: bouteilles et bocaux sans couvercle ni bouchon. Inutile de décoller les étiquettes.
Non: ampoules classiques (à la poubelle). Miroirs, céramique, porcelaine, plats en pyrex, vitres et verres pour boire (contiennent du plomb) doivent être jetés à la déchetterie (gravats ou déchets inertes).
Pictogrammes
Le nombre de pictogrammes différents utilisés sur les emballages a de quoi faire tourner la tête. Et pour cause: d’une part, la législation ne règle pas leur utilisation, d’autre part, ils sont dessinés différemment selon le graphiste mandaté par le fournisseur. Enfin, les produits importés d’Europe présentent des dessins parfois différents des sigles suisses. Ce chaos risque de pousser tôt ou tard le consommateur à… jeter tout à la poubelle. Mais pour l’instant, l’Office fédéral de l’environnement se contente de déplorer le problème sans agir.
Exemple de quatre logos fréquemment utilisés, mais mal connus… et pas forcément écologiques:
Il indique que l’emballage est recyclable ou qu’il contient des matériaux recyclés. Dans les deux cas, cela n’indique pas au consommateur de quel matériau il s’agit. Ce dernier doit donc se fier à son propre jugement pour choisir le bon container.
Le «Point Vert» signifie que le fabricant participe au financement d’un système de gestion des déchets. Il n’a pas de valeur écologique et ne veut pas dire que l’emballage est recyclable.
Un chiffre noté au centre du triangle indique la nature du plastique. Pour l’instant, seul le chiffre «1» (polyéthylène téréphtalate, ou PET) est recyclé.
Veut simplement dire que l’emballage doit être jeté dans n’importe quelle poubelle et non pas dans la rue.
Véronique Kipfer