La Suisse fait figure de pionnière en matière de recyclage des appareils ménagers, électroniques et informatiques. En 2007, environ 15 kilos d’appareils par habitant (bébés compris) ont été repris et recyclés. En dépit de ces chiffres, les filières de recyclage et de récupération restent souvent mal connues des consommateurs.
Alors, que faire d’un appareil dont on n’a plus l’usage? La plupart des appareils vendus sur le marché (électroménagers, électroniques, informatiques, luminaires, outillages, ustensiles de jardin électriques, etc.) peuvent être recyclés, du moins en partie. Les consommateurs peuvent donc les ramener, avec leurs accessoires, dans tous les points de vente où ils doivent obligatoirement être repris, et cela gratuitement puisque une taxe anticipée de recyclage (TAR) est prélevée au moment de l’achat.
Cette taxe permet de financer le recyclage, y compris pour les appareils vendus avant son introduction. Il faut donc refuser toute tentative du commerçant qui voudrait faire payer au client des frais d’élimination supplémentaires. A noter que la TAR doit toujours être incluse dans le prix affiché des appareils, elle ne peut donc être réclamée en supplément.
Il est aussi possible de déposer les appareils usagés dans des points de collecte agréés, par exemple les déchèteries communales, d’où ils sont acheminés vers des centres de recyclage. Mais attention, il est interdit de les déposer sur le trottoir avec les objets encombrants ou de les mettre dans des containers.
Pas de réemploi
Dès l’entrée dans la filière de recyclage, aucun réemploi des appareils ou de leurs composants n’a lieu. Un prédémontage permet d’en extraire les éléments les plus polluants (gros condensateurs, piles, accumulateurs, écrans, cartouches de toner). Les appareils sont ensuite broyés et certaines matières (fer, aluminium, cuivre, verre, matières synthétiques) sont séparées afin d’être valorisées. D’autres, en revanche, sont incinérées (plastiques ou écrans à cristaux liquides).
La Confédération ayant délégué la gestion du recyclage à des organismes mandatés directement par les fabricants et les importateurs d’appareils, les standards en matière de qualité du tri sont souvent influencés par un souci de baisse des frais, au détriment de facteurs plus écologiques. Un exemple significatif est celui des CD et des DVD: bien que composés de polycarbonate réutilisable, ils sont généralement incinérés, car le coût de leur tri est jugé prohibitif.
Ateliers de démontage
Parallèlement, il existe aussi quelques ateliers de démontage manuel qui permettent à des handicapés, des prisonniers ou des chômeurs en réinsertion de trouver une occupation professionnelle. La qualité du tri et
le rendement écologique sont bien meilleurs que dans des filières industrialisées, sans oublier le but social qui motive
ce genre d’institutions. Cependant, leurs frais de fonctionnement étant plus élevés, leur survie est menacée.
Seconde vie
Au lieu de jeter de vieux appareils, on peut aussi penser à leur donner une seconde vie. Selon notre expérience, un grand nombre d’articles sont encore plus ou moins fonctionnels, ou réparables à des frais corrects. Par exemple, un ordinateur devenu un peu lent peut retrouver une vitesse satisfaisante après un bon nettoyage. Une cuisinière peut continuer
à être utilisée après le changement de quelques plaques. Avant de les éliminer, il est donc judicieux de chercher une solution de réemploi, par exemple: les donner à des proches ou à des connaissances, les donner ou les vendre par le biais des petites annonces, ou encore en contactant des organismes de seconde main. Laurent Zahn