Réclamez les génériques
Les médicaments génériques peinent à se faire une place sur le marché. Les patients ne devraient pas hésiter à les réclamer aux médecins et aux pharmaciens en lieu et place des originaux.
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Bon à Savoir
05.05.2004
Suzanne Pasquier
Depuis 2001, la loi autorise les pharmaciens à proposer un médicament générique à la place d’un original. La Société suisse des pharmaciens encourage vivement cette pratique, qui peine toutefois à s’implanter, comme le montrent régulièrement les tests menés par les défenseurs des consommateurs. Dernière en date, l’enquête du magazine alémanique K-Tipp arrivait à la conclusion que sur 69 pharmacies, 5 seulement conseillaient spontanément un générique.
Si les gén...
Depuis 2001, la loi autorise les pharmaciens à proposer un médicament générique à la place d’un original. La Société suisse des pharmaciens encourage vivement cette pratique, qui peine toutefois à s’implanter, comme le montrent régulièrement les tests menés par les défenseurs des consommateurs. Dernière en date, l’enquête du magazine alémanique K-Tipp arrivait à la conclusion que sur 69 pharmacies, 5 seulement conseillaient spontanément un générique.
Si les génériques ne représentent que 15% du marché des médicaments, leur vente a toutefois progressé de 37% entre 2002 et 2003. Petit à petit, le dialogue se noue entre les acteurs de la santé
et les patients, de plus en plus rares à douter de l’efficacité des copies.
Taxes
De plus, les pharmaciens ne sont pas perdants. Car leurs marges sur les prix des médicaments se sont fortement réduites, au profit d’une rémunération à l’acte. Une taxe «pharmacien» de 4,30 fr. est perçue sur les médicaments vendus sur ordonnance, rétribuant le conseil au client. Une taxe «patient» de 7,55 fr. est par ailleurs calculée chaque trimestre pour la tenue du dossier. Mais les pharmaciens sont en droit de prélever une troisième taxe, dite de substitution, lorsqu’ils vendent un générique à la place d’un original. Censée récompenser le travail de recherche, elle peut atteindre 40% de l’économie réalisée, mais au maximum 21,60 fr. En pratique, peu d’apothicaires la facturent, car elle est plutôt mal comprise par les clients, qui estiment que la recherche doit être «couverte» par les autres taxes.
Etre attentif
Les consommateurs ont clairement intérêt à s’informer sur les génériques avant de faire leur choix: soit auprès du pharmacien, soit sur le site internet www.rx-generics.
ch, qui recense les prix des originaux et de leurs copies. Les différences de coût peuvent être substantielles (voir les tableaux). Ainsi, l’équivalent le moins cher du Panadol permet de diviser la facture par 2,5. Mais attention: il existe aussi des génériques aussi onéreux que l’original, voire plus onéreux! C’est le cas du Demo Gripal, qui dépasse (de cinq centimes) le prix du Panadol.
Sur internet
La comparaison sur le site internet n’est pas toujours aisée. L’original est présenté sous de nombres formes, en fonction de la grosseur de l’emballage et du dosage du principe actif. Selon ces critères, les génériques se déclinent également en de multiples versions.
Le tableau de gauche présente une sélection de médicaments originaux courants, en parallèle avec la copie la meilleur marché. Conclusion: le potentiel d’économie est considérable, allant de 16 à plus de 50%!
P.G. / spr