Anibal Pereira souffre de «tremor essentiel», un trouble évolutif apparenté à la maladie de Parkinson, qui provoque des tremblements dans les membres et affecte la coordination des mouvements. Depuis 1994, il a dû cesser toute activité professionnelle. Même des gestes anodins – composer un numéro de téléphone – deviennent insurmontables. Certains jours, il n’arrive même plus à se raser seul.
Entre hauts et bas, la maladie fluctue, tout en s’aggravant inexorablement. Promenades avec son chien, TV, jeux avec son neveu et jardinage l’été: pour un homme de quarante-quatre ans, les journées manquent de sel. «Pour tromper ma solitude, explique-t-il avec douceur, j’aimerais entrer dans un bar et nouer de nouvelles amitiés. Mais j’abandonne à l’idée de ne pas même pouvoir saisir mon verre.» Pas facile d’assumer le regard des autres!
Or, malgré cette terrible situation, il aura fallu cinq ans pour que sa caisse de pension paie la rente d’invalidité à laquelle il a droit. Pourtant, personne ne contestait son incapacité de travail totale suite à sa maladie, déclarée en 1982 et constatée en 1994.
Mais M. Pereira a été affilié successivement à deux caisses de pension entre ces deux dates. Et chacune de ces assurances s’est défilée, se déchargeant sur l’autre de toute responsabilité envers lui. La première avançait que l’incapacité de travail, en 1994, était survenue après son départ. Et la deuxième prétextait que la maladie s’était déclarée en 1982, donc avant son affiliation. Sans s’occuper de la situation économique de M. Pereira! De l’AI, il ne touche que 2000 fr. par mois, la moitié du salaire qu’il gagnait auparavant. Les 900 fr. par mois du 2e pilier auraient donc été les bienvenus, d’autant que les impôts, calculés en fonction de son ancien revenu, tombaient avec une implacable régularité.
Impuissant à faire valoir son droit, M. Pereira a donc saisi le tribunal des assurances en octobre 1997. Il a obtenu gain de cause deux ans plus tard (lire encadré). Mais la querelle juridique paraît bien mesquine à la lumière du drame humain! Et ce qui choque, dans une telle procédure, c’est que l’assuré ne touche strictement rien jusqu’au règlement du litige, dont il n’est nullement responsable.
Sophie Reymondin
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