Retrouver une vue perçante, se débarrasser de ses lunettes et constater que sa vue n’a jamais été aussi bonne? C’est ce que promet le «fameux» docteur Peterson, grâce à des «lunettes de cure», venues du Japon et vendues 49,90 fr. Mais cette «invention» est surtout la dernière trouvaille de la société autrichienne Friedrich Mueller, spécialiste de la vente par correspondance de produits miracles en tous genres (lire BAS 02/2002, 09/2003).
Ainsi, après les poudres à base de champignons chinois censés combattre le cancer, les rhumatismes et la maladie d’Alzheimer, Friedrich Mueller s’attaque donc au juteux marché des problèmes de vision, avec cette soi-disant découverte venue d’Asie.
Comme d’habitude, le dépliant publicitaire est truffé d’affirmations édifiantes. Il suffirait de porter ces lunettes spéciales – opaques, et percées de plusieurs dizaines de minuscules trous – quelques minutes pendant trois jours pour retrouver une vision parfaite et jeter ses lunettes médicales aux orties. Mais qu’en est-il vraiment?
Président de l’Association des ophtalmologues vaudois, le Dr Christian de Courten nous livre son analyse. «Cette société ne fait que reprendre à son compte un principe très ancien qui consiste à diminuer le champ de vision et ôter les lumières colatérales pour ne garder que l’image, forcément bonne, captée à travers un petit trou qui se trouve dans l’axe de vision. Ce qui est dangereux, c’est que ce type d’objet donne de faux espoirs aux personnes qui ont des problèmes de vue.»
Voilà pour les lunettes. Restent les arguments du prospectus publicitaire, qui font carrément sursauter l’ophtalmologue. «On y parle de personnes à moitié aveugles qui retrouvent une vue perçante ou d’autres qui se débarrassent de leurs lunettes: c’est de la malhonnêteté totale! Il s’agit clairement de publicité mensongère dans le domaine de la santé.»
Publicité mensongère à dénoncer
Du reste, le Dr de Courten, en sa qualité de président d’une association professionnelle, a bien l’intention de dénoncer le cas auprès du médecin cantonal.
Mais le consommateur n’a pas besoin d’attendre l’issue officielle de cette dénonciation pour agir. Comme pour tous les autres produits miracles vantés par les innombrables prospectus qui envahissent nos boîtes aux lettres, il n’y a qu’une seule bonne réaction: jeter la publicité à la poubelle!
Jacqueline Favez