La mort d’un animal de compagnie affecte souvent profondément ses propriétaires, et le sort de la dépouille ne les laisse pas toujours indifférents. Il existe plusieurs possibilités pour lui offrir une dernière demeure.
Les enfants tiendront peut-être à ce que l’animal soit enterré dans un coin du jardin. La loi l’autorise, mais pose ses conditions. Pas question d’enfouir un saint-bernard. Il faut que l’animal soit de petite taille et d’un poids maximal de 10 kilos. Et il va falloir piocher ferme, car le cadavre doit être recouvert d’une couche de terre d’au moins 1,2 mètre. A noter qu’une telle pratique n’est autorisée que sur les terrains privés. Il est donc interdit d’enterrer son hamster ou son chat en forêt.
A Sainte-Catherine
Si vous le souhaitez, Médor peut aussi avoir une vraie tombe. Les cimetières pour animaux sont cependant rares en Suisse romande. Seul celui de Sainte-Catherine, à Lausanne, offre cette possibilité. Le lieu abrite une trentaine d’emplacements, dont vingt-cinq sont actuellement occupés. La concession coûte 100 fr. par an. Les cadavres doivent être préalablement brûlés, le cimetière n’ayant pas reçu l’autorisation d’enterrer des dépouilles d’animaux, à cause des risques pour la nappe phréatique.
Coût de la crémation
Les crémations sont réalisées par Cremadog, une entreprise neuchâteloise. Pour un hamster, il faut compter 20 fr. + 10 fr. pour la récupération des cendres; pour un chat, 65 fr. + 35 fr.; pour un chien de moins de 10 kilos: 85 fr. + 35 fr. et 85 fr. + 20 fr. par 5 kilos pour un toutou de plus de 10 kilos. Le propriétaire peut opter pour une urne basique en bois (moins de 30 fr.) ou un modèle spécial (entre 150 fr. et 450 fr.). Il a la possibilité d’assister à la crémation, mais il peut aussi envoyer la dépouille par colis postal express au crématoire, l’apporter directement, demander qu’on vienne la chercher (80 fr.) ou passer par son vétérinaire.
La tombe coûte environ 120 fr., mais on peut créer soi-même un petit monument tout en sachant que les symboles religieux sont interdits. Les animaux les plus fréquemment enterrés sont les chats, puis les chiens et, ensuite, les cobayes, lapins, gerbilles et oiseaux. Cela dit, le souvenir du défunt compagnon s’estompe souvent rapidement, puisque la durée moyenne d’une concession n’est que de deux ans. On peut aussi décider de conserver les cendres chez soi.
Taxidermie? Déconseillée!
Empailler Médor. L’idée peut paraître saugrenue. Et elle l’est. Très peu de taxidermistes se chargent des animaux de compagnie, et ils déconseillent cette option aux propriétaires, soulignant qu’il est extrêmement difficile de créer l’expression caractéristique de leur animal. Si vous êtes néanmoins tenté, les prix vont de 300 fr. pour un oiseau jusqu’à 7000 fr. pour un chien de grande taille. S’il s’agit d’un chat, il faut compter entre 1000 fr. et 1600 fr. Autre possibilité: conserver uniquement la fourrure (environ 250 fr. pour un chat).
Farines animales
Hormis ces solutions plus ou moins originales, voire saugrenues, comment finissent habituellement les dépouilles? Si l’animal meurt au domicile de son propriétaire, celui-ci peut le déposer au centre de collecte de sa commune ou chez son vétérinaire qui le confiera au même endroit.
Les cadavres sont ensuite acheminés dans des sites d’incinération collective ou dans des usines d’extraction, comme l’entreprise GZM de Lyss (BE). Sur ce site spécialisé, ils sont transformés en graisses et en farines animales. Ces dernières présentent alors une valeur calorifique de 20 mégajoules par kilo, ce qui correspond environ à celle du bois usagé. Les farines sont ensuite valorisées comme combustible de substitution dans l’industrie du ciment et les graisses dans des chaudières spéciales.
Qu’on se rassure, en vertu de la loi, les restes de Médor ne peuvent pas être utilisés dans la fabrication d’aliments pour chiens, chats ou cochons.
Sébastien Sautebin