Il n’y a pas si longtemps, ranger ses lattes sur un porte-skis après une journée sur les pistes était une opération à haut risque. Et si le combat entre les doigts gourds du skieur et le métal anguleux et glacé de l’engin tournait à l’avantage du premier, c’était au prix de quelques coupures, trophées peu glorieux à ramener des sports d’hiver.
Heureusement, la conception des porte-skis a fait de grands progrès, et leur montage comme leur utilisation s’en trouvent énormément simplifiés. On peut acheter aujourd’hui de bons porte-skis aussi bien chez les garagistes que dans les commerces spécialisés, sans parler des grandes surfaces. Ce qui rend le choix d’un modèle d’autant plus difficile.
Ce qui compte, c’est d’abord la sécurité. Celle-ci n’est pas nécessairement garantie par un prix élevé: pour transporter des skis sur le toit de sa voiture en toute sécurité, il faut avant tout un porte-skis adapté au modèle de sa voiture.
Grosso modo, on trouve sur le marché trois types de porte-skis: le « classique», fixé sur le toit par le truchement de barres transversales, le porte-skis magnétique, adhérant aux surfaces métalliques lisses, et le coffre fixé sur le toit, dont l’emploi n’est pas limité aux skis. On ne parlera ici ni des quelques modèles à ventouse, qui n’offrent aucune garantie de sécurité, ni des porte-skis verticaux fixés à la roue de secours des 4x4 de loisirs: ceux-ci ne représentent qu’une faible part de marché; en outre, il s’agit de la solution la plus onéreuse quant à la surconsommation d’essence qu’elle induit – un critère à ne pas négliger.
Question sécurité, les trois solutions se valent. Question aérodynamique, en revanche, les divergences sont grandes (voir encadré ci-dessous). Mais les différences les plus flagrantes concernent les prix. Le moins cher: le porte-skis magnétique, dès 50 fr., voire moins dans les grandes surfaces.
A l’autre extrémité des prix trône le coffre ou «skibox», dont les plus petits modèles frôlent déjà les 500 fr. Les porte-skis fixes, eux, se situent plus ou moins entre ces deux extrêmes.
Mais aussi sophistiqué soit-il devenu, le bon vieux porte-skis perd de toute façon du terrain au profit du «skibox»: selon une estimation, ce dernier occuperait aujourd’hui jusqu’à 70% du marché des porte-charge. Pour tous ceux qui rechignent néanmoins à dissimuler leurs belles lattes aux yeux d’autrui, le porte-skis reste l’idéal.
consommation d’essence
L’aérodynamique par l’exemple
Un porte-charges sur le toit augmente la consommation de carburant. Mais du type de porte-charges dépend l’étendue de cette surconsommation. Les plus sobres: le support magnétique et le skibox, dont l’aérodynamique compense le volume. Et voici les plus gourmands:
- Barres latérales, sans porte-skis + 9%
- Barres latérales et porte-skis, sans skis + 15%
- Barres latérales, porte-skis, 4 paires de skis à plat, pointes vers l’arrière + 14%
- Barres latérales, porte-skis, 4 paires de skis à plat, pointes vers l’avant + 17%
- Barres latérales, porte-skis, 4 paires de skis sur la tranche + 24%
les alternatives bon marché
L’aimant... ou l’habitacle!
Vous pouvez transporter vos lattes à l’intérieur du véhicule? N’hésitez pas: c’est encore la solution la plus économique, à tous points de vue, pour transporter des skis! S’ils peuvent être placés dans le coffre, tant mieux; s’ils peuvent prendre place au milieu de l’habitacle (entre le conducteur et le passager), parfait… Mais attention aux skis posés de biais ou appuyés contre un siège: autant de projectiles potentiels en cas de télescopage par l’arrière.
Bon marché, le porte-skis magnétique n’a pas que des atouts: il a besoin d’un toit en tôle – ce qui n’est pas le cas, par exemple, de la Renault Espace (plastique) ou de l’Audi A6 (aluminium) – et occasionne inévitablement des petites griffures à la peinture. Mais son grand problème est ailleurs: beaucoup d’automobilistes ne lui font pas confiance. C’est pourquoi le Touring-Club Suisse, en 1995, a procédé à des essais avec une berline Toyota équipée d’un support magnétique chargé de quatre paires de skis.
Résultat: rien ne bouge, même après plusieurs freinages à fond à une vitesse de 120 km/h, même au terme d’un slalom à 80 km/h entre des obstacles disposés à 25 m d’intervalle. Le TCS a poussé le test jusqu’à disposer le porte-skis sur un toit mouillé et astiqué au polish: aucun changement.
Bien sûr, on ne peut extrapoler ce test à d’autres marques de voiture ou d’autres porte-skis que le modèle essayé, et on connaît mal les risques d’altération au magnétisme liés à l’usure du porte-skis.
Il n’empêche, le porte-skis magnétique reste une solution très intéressante pour transporter de façon peu fréquente un petit nombre de paires de skis (jusqu’à quatre).
Vignettes
DIMENSIONS
Choisir évidemment un porte-skis adapté au nombre de paires qu’on souhaite transporter. Il existe des supports pour 2, 3, 4 ou 6 paires de skis. Mais attention: ne pas trop se fier aux données des fabricants… Une paire de skis carvés prend plus de place qu’une paire de «vieilles» lattes, sans parler de la différence entre des skis de fond et un snowboard.
Attention aux fixations rehaussées sur les skis carvés: l’encombrement supplémentaire qui en résulte nécessite généralement un porte-skis plus haut. Certaines marques permettent d’adapter un rehausseur sur le modèle de base.
VERROUILLAGE
Un plus, appréciable surtout pour les longs trajets avec arrêts-restauroutes.
- Sur certains modèles, les barres de toit sont également verrouillables. Vos lattes sont donc rigoureusement solidaires de votre voiture (dans ce cas, ne pas laisser la clé au contact…)
- Une serrure peut vous occasionner de sérieux ennuis si vous en perdez la clé, ou l’oubliez avant de prendre la route des vacances d’hiver. Il vaut donc la peine de se renseigner sur les possibilités de remplacement rapide des clés perdues, prestations de service offertes par les bons fabricants dans toute l’Europe.
FIXATION AU TOIT
A l’exception des supports magnétiques, tous les porte-skis se fixent au toit via des barres latérales, non comprises dans le lot. A acheter, à moins que votre voiture n’en soit déjà équipée.
- Si tel est le cas, vérifiez leur gabarit: les porte-skis du commerce sont généralement conçus pour des barres latérales de section rectangulaire de 2 x 3 cm, alors que les barres comprises dans l’équipement d’une voiture sont parfois profilées.
- Ces barres se fixent à la voiture par un système adapté au type de toit. Certaines autos sont munies de série de barres longitudinales; d’autres — en particulier des véhicules âgés — sont encore équipées de gouttières: à vérifier avant de choisir le bon système de fixation des barres latérales.
lDistance entre les barres latérales: 60 à 70 cm, selon la voiture.
MONTAGE ET MANIEMENT
- Tout doit pouvoir se faire avec des gants, et surtout sans outils! Des molettes faciles d’accès et des pièces qui s’encliquettent facilitent le montage; de gros boutons d’ouverture et un verrouillage facile rendent le maniement aisé.
- La plupart des accidents (les skis «s’envolent») sont dus à un montage incorrect. On ne le dira donc jamais assez: lisez le mode d’emploi avant de fixer le porte-skis sur la voiture!
FIXATION DES SKIS
- Les lattes peuvent être fixées au support selon trois techniques:
- Skis posés sur la tranche, fixés par une sangle de caoutchouc: ce sont les plus sommaires et les meilleur marché. Ils permettent un gain de place, appréciable pour les snowboards, mais ne peuvent être verrouillés, et entraînent une grosse surconsommation d’essence.
- Skis à plat, fixés par une sangle de caoutchouc: tout aussi sommaires, mais un peu moins gourmands.
lSkis à plat, serrés entre deux mâchoires: verrouillable, c’est le système le plus sûr. Il existe en modèles de différentes dimensions: trois paires, quatre ou six paires.
CHARGE
C’est valable pour tous les porte-charge: ils ne peuvent porter plus que ce que votre véhicule autorise. En Suisse, ce maximum est fixé non par les données du constructeur, mais bien par le permis de circulation (carte grise). Il prend en compte le poids de la charge, mais aussi celui du porte-charge… En l’occurrence, les skis, le porte-skis, les barres latérales et leur système de fixation au toit.
A ne pas dépasser!
MATÉRIAU
- Un porte-skis est exposé à un environnement humide et salé, il doit donc résister à la corrosion. Choisir un modèle en acier zingué ou en aluminium, par exemple.
- Les finitions doivent être correctes, pour éviter les infiltrations d’eau et la corrosion de la visserie.
- Les parties en caoutchouc doivent supporter de basses températures sans que leur souplesse soit affectée. S’il s’agit d’un porte-skis à «mâchoires», plus les lèvres de caoutchouc sont larges, et plus les skis sont fixés solidement et sans risquer d’érafler leur peinture.