Les géraniums ne règnent plus en maîtres sur les balcons: ils cohabitent désormais avec tomates et poivrons. Et la concurrence est rude, puisque ces derniers font aussi merveille dans les assiettes. Grâce au potager surélevé, un bout de terrasse ou de terrain suffit à s’improviser maraîcher, et sans lumbago.
La jardinière
«La hauteur idéale du bac, pour ne pas devoir se baisser, est de 80 cm», conseille Olivier Augagneur, horticulteur chez Schilliger à Matran. Sa profondeur variera entre 20 cm pour des herbes aromatiques et 30 cm, voire 40 cm pour des tomates et des salades. Moins la couche de terre est profonde, plus il faudra veiller à l’arroser.
Les bricoleurs fabriqueront leur potager à partir d’un tonneau ou d’une grande brouette, à moins de construire eux-mêmes une structure sur mesure. Dans ce cas, ne pas voir trop grand: le centre de la surface doit rester à portée de main. On trouve aussi sur le marché un vaste choix de bacs en plastique, en bois ou en métal, ce dernier étant le plus résistant sur la durée. Le plastique ne résiste pas toujours aux rayons UV et certains contenants en bois ne doivent pas être posés à même le sol pour ne pas pourrir.
Les prix varient selon le matériau et les dimensions. Les petites jardinières en plastique coûtent moins de 50 fr., les grands bacs métalliques, plusieurs centaines de francs. Plus le potager est grand, moins on pourra le déplacer, au contraire des potagers sur roulettes qui peuvent être poussés à l’abri en cas d’averse: c’est idéal pour la culture des tomates. A moins d’opter pour un modèle avec serre amovible, qui prolongera la saison.
Le potager en buttes
Quand le sol naturel est ingrat, la culture sur buttes en pleine terre est une solution idéale. Sur une petite surface, il est en effet plus simple d’optimiser la qualité du substrat. On surélèvera le sol de plusieurs dizaines de centimètres en creusant des allées et en entassant la terre au centre. Ces plates-bandes en hauteur peuvent être entourées de bordures, mais ce n’est pas obligatoire. Le centre de la butte doit rester accessible, ce qui limite la largeur à 1,20 m. Quant aux parois latérales, au-delà de 2 m de long, elles ne résistent pas à la pression: pas de folie des grandeurs! Attention aussi à bien réfléchir à l’emplacement (ensoleillement, hygrométrie, etc.) avant la réalisation: impossible ensuite de déplacer le potager.
Culture plaisir
Dans une jardinière, tout pousse plus vite. Si le drainage est bien réalisé, les excès d’eau sont évacués rapidement. Autre avantage: comme on ne piétine pas la plate-bande, la terre reste meuble. Au final, la période de culture est aussi plus longue. Elle commence avec les premiers rayons printaniers et se poursuit jusqu’en automne.
La salade et les radis peuvent être plantés dès l’équinoxe de printemps, les tomates suivront en mai, avec le basilic, les concombres et les poivrons. En automne, on peut encore s’offrir une tournée de rampon: autant de plantations qui permettent de faire de substantielles économies. Si la jardinière trône en plein soleil, le thym et le romarin s’y épanouiront sans problème.
Quant aux vivaces, elles repousseront à chaque printemps et peuvent très bien être ensuite replantées en pleine terre si on le souhaite. Les choux, gourmands en nutriments, et les pommes de terre, qui doivent être buttées, n’ont en revanche pas leur place dans une jardinière. Ni les courges, qui ont besoin d’espace.
Le terreau
La culture en bac est une forme de production hors-sol. Quelques précautions s’imposent dès lors pour gérer l’hygrométrie et la qualité du substrat.
⇨ Sur un balcon ou des dalles de terrasse, prévoir une couche protectrice sous la jardinière, car des taches brunes peuvent apparaître. Le bac doit être perforé pour permettre l’évacuation de l’eau.
⇨ Dans les récipients profonds, commencer par une première couche d’argile expansée jusqu’au tiers de la hauteur. Ces billes assurent une bonne évacuation de l’eau.
⇨ Continuer avec un filtre géotextile ou une bâche en plastique perforée. Ce filtre évitera que la terre ne s’infiltre dans la couche de drainage.
⇨ Un terreau potager universel fera ensuite l’affaire pour toutes les cultures. Il faudra toutefois le nourrir régulièrement avec des granulés ou un engrais liquide, le substrat s’appauvrissant au fil du temps. Et, pour finir, un paillage conservera l’humidité des plantations et découragera les mauvaises herbes.
L’arrosage
Moins le bac est profond, plus il faudra l’arroser régulièrement. Dans tous les cas, si on s’absente longtemps à la belle saison, on confiera cette tâche à un voisin. Les bouteilles d’eau en plastique renversées dont on a coupé le fond et qu’on plante, remplies, dans le bac ne permettent de tenir que quelques jours. Pour les longues périodes, opter pour un système d’arrosage automatique. Et, si le robinet est trop éloigné, prévoir un réservoir qui alimentera le goutte-à-goutte.
Peu de limaces et de liserons
Les bacs sont peu sujets aux attaques de limaces. Ni aux invasions de liserons: comme les cultures sont rapprochées, il ne reste guère de place pour les mauvaises herbes. Celles qui apparaissent seront enlevées, faut-il le répéter… sans se baisser.
Claire Houriet Rime