Le magazine français 60 millions de consommateurs a fait la une de son édition du mois de mars en annonçant, exemples à l’appui, jusqu’à 48% d’augmentation pour les produits alimentaires de base! En point de mire: les produits laitiers et céréaliers. Et la France entière, gouvernement en tête, a réagi avec vigueur.
Qu’en est-il en Suisse? Pour y répondre, la rédaction de Bon à Savoir a effectué un pointage dans les rayons de sept supermarchés romands*, en comparant le prix de dix aliments relevés le 26 février 2008 à ceux relevés dans le cadre d’une autre enquête menée en novembre 2007.
Conclusion: une certaine stabilité, ponctuée certes de quelques hausses, mais dans des proportions bien moindres que chez nos voisins français.
Bonne nouvelle?
Toutefois, la nouvelle n’est pas bonne pour les consommateurs! En effet, notre comparatif ne concerne que les prix les moins chers pour chacun des articles retenus. Dans ce contexte, nous pouvons affirmer que les clients qui achètent des articles d’entrée de gamme (le plus souvent estampillés Prix Garantie, M-Budget, N°1, Prix Top, etc.), ne subissent pas de hausses excessives. La pression sur les prix est suffisamment féroce dans ce créneau pour que ceux-ci gardent une certaine stabilité, mais elle ne s’étend pas forcément aux articles de marque (gammes moyenne et supérieure).
Contrairement aux distributeurs français qui ont l’interdiction de vendre à perte (Loi Galland de 1996) en dehors de périodes de soldes, les enseignes helvétiques jouissent de la liberté de répercuter les augmentation du prix des matières premières lorsqu’elles le souhaitent et sur les articles qu’elles désirent. Dans le contexte de forte pression exercée par les hard discounters Aldi et Lidl, les distributeurs helvétiques écrasent donc artificiellement le prix des biens de base, mais ne cessent de développer l’offre des lignes haut de gamme vendues, elles, au prix fort.
Zeynep Ersan Berdoz
Bonus Web: Hausse des prix dans l'alimentaire