Mes obsèques, c’est mon affaire – ce texte publicitaire a dû frapper plus d’une âme. Car qui a envie de préparer et payer son enterrement lorsqu’il est encore bien vivant?
«La prévoyance funéraire existe depuis une vingtaine d’années. Mais cela reste souvent un tabou, même si aujourd’hui on cache moins la mort qu’avant, note Edmond Pittet, directeur des Pompes funèbre générales de Lausanne. Il se trouve cependant de plus en plus de gens pour y souscrire. Et cela dès l’âge de 60 à 65 ans.»
Les motivations des adhérents à la prévoyance funéraire sont très diverses: des gens seuls souhaitent, par exemple, avoir tout réglé pour leur décès; d’autres veulent être assurés du respect de leurs volontés ou désirent soulager leurs proches des démarches administratives, de l’organisation et du paiement de l’enterrement. Ou ils veulent éviter que leur famille ait à se demander ensuite si elle a «bien fait».
Le moindre détail
Les professionnels ne recommandent pas la prévoyance personnelle à tout un chacun. Avant tout, il faut être prêt à effectuer cette démarche très personnelle et particulière. Elle permet alors de réfléchir et d’organiser à l’avance chaque détail. On peut par exemple consigner le nom du médecin qu’on souhaite pour le constat du décès, indiquer où l’on souhaite reposer avant l’ensevelissement, fixer le genre de cérémonie (dans l’intimité, dans sa paroisse, etc.), ou encore quelle entreprise sera chargée de fleurir sa tombe. Avec, bien sûr, la possibilité de laisser une marge de manœuvre aux proches.
Conseils professionnels
Un testament, des instructions orales à un proche ou écrites à un notaire et un compte d’épargne pour les frais d’enterrement offrent les mêmes possibilités. «C’est vrai, et le compte rapporte en plus des intérêts, admet Yannick Abel-Coindoz, collaborateur des pompes funèbres Murith à Genève. Mais le conseil d’un professionnel permet de ne négliger aucun aspect». «En discutant avec nous, les gens peuvent aussi plus facilement formuler des demandes très particulières, tel le port d’un vêtement préféré, ajoute Edmond Pittet. Il n’existe pas de vœu ridicule.»
Par ailleurs, un testament n’est en général ouvert qu’après les obsèques. Les signataires d’un contrat de prévoyance portent une petite carte sur eux, et/ou peuvent aussi en informer un proche, et mettre une copie du contrat avec leurs documents personnels.
Outre le conseil professionnel, la prévoyance funéraire offre:
– la garantie de l’exécution des dernières volontés;
– la possibilité de modifier le contrat en tout temps ou de l’annuler (frais admin. environ 150 à 200 fr.);
– la garantie du prix;
– la garantie que si, pour une raison ou une autre, les obsèques sont organisées par une autre entreprise, les proches seront remboursés.
Le coût du contrat, proposé par des pompes funèbres ou des sociétés indépendantes, varie selon l’entreprise, le domicile (taxes), les fournitures (cercueil, fleurs, etc.), le genre de cérémonie, etc. Chez Alea Prévoyance Funéraire*, qui travaille avec nombre de pompes funèbres romandes, le tarif pour les moins fortunés se situe entre 1750 et 2000 fr., et, pour les plus munis, entre 3000 et 3500 fr. «Souvent, l’aspect financier est secondaire. Ce qui importe vraiment aux gens, c’est de savoir que leurs volontés seront respectées», conclut Edmond Pittet.
Ellen Weigand
*Informations: (0848 849 049.
formalités
Les démarches urgentes
Rien de plus douloureux que d’affronter un deuil. Il est alors d’autant plus pénible de penser aux démarches urgentes à entreprendre.
Bref rappel:
• En cas d’accident mortel ou de suicide, appeler la police. Si la mort survient à domicile, appeler un médecin pour le certificat de décès. En institution, le personnel effectue les démarches (apporter le livret de famille du défunt).
• Chercher d’éventuelles dernières volontés écrites (surtout concernant le don d’organes et les obsèques).
• Contacter des pompes funèbres ou celles où le défunt a conclu un contrat de prévoyance.
• Rédiger l’avis mortuaire, choisir le faire-part.
• Aviser l’employeur du défunt.
Les pompes funèbres se chargent en général de:
• Annoncer la mort, dans les 2 jours, à l’état civil du lieu du décès.
• Contacter l’état civil du lieu des obsèques; demander une autorisation si ce n’est pas dans la commune de domicile du défunt.
• Organiser les obsèques.