A l’annonce de la nomination de Mgr Haas au poste d’archevêque du Liechtenstein, les cloches auraient retenties à Coire... Une manifestation de joie particulière, qui ne compte certes pas parmi les utilisations courantes de nos clochers. Impossible toutefois d’établir une liste précise et exhaustive des moments et raisons pour lesquels les cloches retentissent. Car il s’agit d’un domaine réglé au niveau communal, paroissial et parfois régional. Et les origines des diverses sonneries sont aussi bien religieuses que profanes:
• Célébrations religieuses: «Les cloches sonnent bien sûr pour annoncer un rituel religieux à la communauté, explique Nicolas Betticher, vice-secrétaire de la Conférence des évêques suisses. En semaine – le matin ou l’après-midi – il s’agit souvent de funérailles. Le samedi c’est plutôt l’annonce d’un mariage.» Et le dimanche, les cloches appellent à la messe ou au culte, pour en signifier le début et la fin. «Autrefois, on sonnait également pendant l’office catholique – mais aussi protestant – à l’intérieur et à l’extérieur de l’église, pour indiquer à ceux qui n’avaient pas pu venir, où en était la célébration, rappelle le liturgiste neuchâtelois Bruno Burki. Cet usage s’est largement perdu.»
• Traditions religieuses:
d’autres sonneries résonnent à des moments de pratiques religieuses traditionnelles. Ainsi, dans certains villages, on entend encore les cloches, à l’heure de la prière matinale pratiquée autrefois dans les paroisses et aujourd’hui encore dans les communautés monastiques. «De même, la sonnerie de midi est un souvenir de l’Angelus (la prière à Marie), explique Bruno Burki. Et l’après-midi, à 15 heures, ou le soir à 18 heures, c’est le moment des Vêpres (prière du soir).»
• Sonneries laïques: les cloches sonnent aussi pour des événements sans portée religieuse, comme par exemple la cloche du feu qui appelle, toujours plus rarement, les pompiers. «Et dans certains villages, c’est encore par ce biais qu’on annonce un décès», rappelle Nicolas Betticher.
Enfin, les clochers peuvent aussi être réquisitionnées par les autorités et la société civile. Par exemple pour célébrer un événement important du présent ou du passé, comme le 700e anniversaire de la Confédération.
• Utilité dépassée: certaines sonneries sont aussi des survivances de pratiques aujourd’hui dépassées. Exemple: en ville de Fribourg, les cloches tintent encore chaque soir à 22 h 15, qui correspond à l’heure du couvre-feu, à laquelle on fermait autrefois les portes de la ville. Et «à Berne et Neuchâtel, elles retentissent à 22 heures, indiquant l’heure du coucher, de la tranquillité de la nuit», rapporte Bruno Burki.
Enfin, un usage plus populaire, laïque et religieux, largement répandu: la sonnerie du samedi soir, qui salue l’approche du dimanche – jour de repos – ou les veilles de jours de fête.
Ellen Weigand