Les substances chimiques qui s’échappent des éléments plastiques du véhicule, le comportement des occupants, surtout s’ils fument, et la pollution provenant du trafic routier font de l’habitacle d’une automobile un espace malsain. Petit passage en revue des principaux dangers.
1 COV: aérer!
Une étude autrichienne a relevé la présence de 98 substances chimiques dans des voitures neuves, liées pour la plupart aux composant plastiques de l’habitacle. Parmi elles, des composés organiques volatiles (COV). Les véhicules neufs et ceux exposés longtemps au soleil en dégagent des quantités importantes, jusqu’à vingt fois supérieures à celles qu’on trouve dans des habitations fraîchement rénovées.
Les COV ont des effets variables. Ils peuvent provoquer des maux de tête et nuire à la concentration, diminuant la sécurité de conduite. Plus inquiétant, les enquêteurs autrichiens ont trouvé du benzène dans les véhicules, un COV mutagène et cancérigène. Face à ce problème, la balle est dans le camp des constructeurs et des politiques puisqu’il existe des alternatives à l’utilisation de ces produits. En attendant, l’automobiliste ne peut pas faire grand-chose si ce n’est de laisser les portières ouvertes plusieurs minutes avant de s’asseoir dans un véhicule resté longtemps au soleil.
2 Phtalates
et formaldéhyde: cancers
Les intérieurs de voitures contiennent aussi des phtalates, un plastifiant industriel, qui s’échappent des éléments plastiques de l’habitacle pendant des années. Des études sur les phtalates ont mis en évidence leur impact néfaste sur le foie, sur la fécondité et sur le développement du fœtus humain, ainsi qu’une augmentation du taux
de cancers. Quant au formaldéhyde, on sait qu’il provoque des allergies et on le soupçonne de jouer un vilain rôle dans le développement de cancers.
3 Désodorisants: à bannir
Qui l’eût cru? Les désodorisants, notamment ceux qui se branchent par clip sur les grilles de climatisation, n’améliorent pas l’air des habitacles mais le polluent. Allergies, autant par voie respiratoire que contact cutané, irritations de la peau et des muqueuses, troubles du système nerveux central figurent au charmant menu des effets à redouter. «Il ne faut tout simplement pas utiliser de désodorisants dans les voitures», résume le docteur H.P Hutter de l’Université de Vienne, coauteur de l’étude «Risques sanitaires à l’intérieur d’une voiture».
4 Clopes: clous du cercueil
On connaît les méfaits du tabac – cancers et autres accidents cardiovasculaire – tant pour les fumeurs que leurs voisins. Or, lorsqu’on grille une cigarette à l’intérieur d’un véhicule,
l’espace confiné provoque une concentration de fumée particulièrement dangereuse, sans compter le cocktail néfaste formé par la fumée et les émanations du trafic routier pénétrant insidieusement dans l’habitacle.
Pour ne rien arranger, le monoxyde de carbone contenu dans la fumée du tabac réduit aussi le temps de réaction, accroissant les risques d’accident. La clope est donc à éviter à tout prix en voiture. Au pire, exigez qu’on ouvre les fenêtres.
5 Pollution extérieure: subir
Rouler avec les fenêtres fermées ne constitue pas un rempart contre l’air extérieur. Les automobilistes respirent ainsi de grandes quantités de dioxyde d’azote et de particules fines émises par les autres véhicules, surtout aux heures de pointe et de circulation lente dans les centres urbains. Pas très bon pour la santé tout cela…
6 Kit mains libres: gare à l’accident!
Nous avons beaucoup parlé santé, mais peu sécurité… Relevons seulement ici que le kit mains libres constitue un bel exemple de parfait faux ami. Une étude récente, réalisée par la Sécurité routière française, révèle que le risque d’accident est 3,8 fois plus élevé pour une personne utilisant un kit mains libres que pour un conducteur qui ne téléphone pas au volant de sa voiture.
Sébastien Sautebin