Aujourd’hui, les logements disposent de 24 luminaires en moyenne. Ainsi, l’éclairage représente environ 12% de la consommation d’électricité en Suisse, ce qui correspond à la production d’une centrale nucléaire comme Leibstadt ou Gösgen. Dans ce contexte, la disparition des ampoules à incandescence particulièrement énergivores n’a rien d’absurde.
Alternatives économiques
C’est au milieu des années 1980 que les premières ampoules fluo-compactes – ou économiques – sont apparues. Leur prix plus élevé est compensé par leur frugalité ainsi que par leur durée de vie supérieure. Grâce à l’utilisation d’un tube fluorescent, la consommation est réduite d’environ 65% par rapport à une ampoule traditionnelle.
Pour leur part, les diodes électroluminescentes (LED) ont été inventées dans les années 1960.
Ce sont des composants semi-conducteurs qui ont d’abord été utilisés en électronique et en informatique. Il a fallu attendre les années 2000 pour qu’on réussisse à fabriquer des LED de couleur blanche de bonne qualité pour l’éclairage d’intérieur. En comparaison aux modèles à incandescence et aux fluocompactes, une ampoule LED grille respectivement 80% et 40% de moins.
Outre leur consommation, les LED ont d’autres avantages. Leur allumage est instantané, leur durée de vie dix fois supérieure et leur efficacité n’est pas péjorée lorsqu’elles sont combinées avec un variateur. Elle peuvent également être utilisées à des basses températures (réfrigérateurs, etc.) et ne contiennent pas de mercure comme les fluocompactes.
Watt contre lumen
Ainsi, on trouve désormais trois genres d’ampoules dans les rayons des magasins: halogène, économique et LED. Auparavant, on avait pour habitude de se baser sur leur nombre de watts pour faire son choix. Aujourd’hui, la puissance électrique n’est plus un critère significatif, puisqu’une ampoule LED de 10 W équivaut à un ancien modèle à incandescence de 60 W. C’est pourquoi il est conseillé de s’intéresser aussi à la puissance lumineuse, qui est indiquée en lumens (lm) et à l’efficacité traduite par l’étiquette énergie.
Pour évaluer le nombre de lumens correspondant à un modèle à incandescence, la méthode la plus simple est de multiplier sa puissance par 10. Ainsi, une 60 W à incandescence correspond à une puissance lumineuse d’environ 600 lumens. Or, pour déterminer les besoins d’une pièce, c’est le nombre de lumens par mètre carré (lux) qu’il faut évaluer. Le calcul est aisé, puisqu’il suffit de diviser le nombre de lumens par la surface. A titre d’exemple, un néon de 2850 lumens installé dans une pièce de 10 m2 produira 285 lux.
Même si cela reste subjectif, des normes définissent des niveaux d’éclairage, selon l’usage d’une pièce. Pour une ambiance douce et reposante, 100 lux suffisent. Pour des activités qui exigent une bonne visibilité, on estime que 250 à 300 lux sont nécessaires. Pour un salon de 20 m2, une puissance lumineuse de 5000 lumens (20 x 250 lux) suffit si l’on n’entend pas éclairer tous les recoins de la salle avec la même intensité.
Attention aux variateurs
Si votre luminaire ou votre logement est équipé d’un variateur d’intensité, il est nécessaire de vérifier la compatibilité des ampoules ainsi que celle du variateur. En effet, les LED dites «dimmable» ont parfois une puissance minimale trop basse. Dans certains cas, il est possible de remplacer le variateur. Mais c’est une opération qui peut coûter cher, selon le luminaire.
Il convient de souligner encore que l’évolution technologique des LED pour l’habitat est récente. Dès lors, on trouve encore de nombreuses ampoules LED d’ancienne génération qui sont de mauvaise qualité. Il est donc important de bien comparer les performances et les prix avant d’investir dans ce genre d’éclairage.
Christophe Inaebnit
Conseil pratique
La garantie de deux ans ne dit pas tout
On trouve désormais sur le marché des luminaires à LED intégrées. Cela signifie qu’il n’y a pas d’ampoules interchangeables, mais que les LED sont incorporées dans la lampe. Comme leur durée de vie est censée aller jusqu’à 25 000 heures – soit 25 ans à raison d’une utilisation de 2,7 heures par jour – on n’imagine pas devoir les remplacer. Pourtant, il ne faut pas perdre de vue que la lampe n’est garantie que deux ans et que les fabricants n’ont pas comme projet de fermer leurs usines après avoir équipé tout le monde. Dès lors, à l’achat de ce genre de produits, il est prudent de se renseigner sur l’existence d’un service après-vente ainsi que de la disponibilité de pièces de rechange (transformateur, etc.).