Un seul pixel défectueux peut être gênant s’il est situé au beau milieu d’un écran. L’un de nos lecteurs, dessinateur en bâtiment, en a fait l’expérience. Face à son ordinateur flambant neuf, il ne pouvait détacher son regard du petit point lumineux. Il s’est aussitôt adressé au vendeur, qui lui a brandi la norme du fabricant: en dessous de trois pixels morts, impossible d’invoquer la garantie.
Le cas de notre lecteur n’est pas isolé. D’après les spécialistes, un écran d’ordinateur sur dix présente un ou plusieurs pixels défectueux. Le problème existe aussi pour les écrans de TV LCD, mais dans une moindre mesure.
L’importance
de l’emplacement
Ce défaut n’est pas dérangeant s’il se situe au bord de l’écran, ou si l’utilisateur a l’habitude de faire défiler de nombreux éléments graphiques: surf sur l’internet, jeux, mise en pages, etc. Mais il en va différemment lorsque le point se détache sur une surface peu mouvante, par exemple sur les plans d’un bâtiment, comme c’est le cas pour notre lecteur.
Pourtant, les normes des fabricants, elles, ne tiennent pas compte des besoins spécifiques des utilisateurs. Elles accordent en revanche de l’importance à l’emplacement des pixels morts sur l’écran: au milieu, il en suffit de trois pour que le défaut soit reconnu, tandis qu’au bord, il en faudra dix pour pouvoir invoquer la garantie. Toutefois, certaines marques commencent à offrir une garantie «zéro pixel défectueux» pour leurs écrans haut de gamme, à partir d’environ 500 fr.
Mais attention: les normes du fabricant ne sont opposables à l’acheteur que si elles lui ont été transmises avant la conclusion de la vente. C’est aussi le cas pour les autres clauses de la garantie contractuelle. Sinon, ce sont les règles du Code des obligations qui s’appliquent: en cas de défaut survenant dans un délai d’un an, l’acheteur peut demander une diminution de prix, l’échange contre un autre appareil ou la résiliation pure et simple du contrat (restitution de l’appareil contre remboursement).
Si les vendeurs et les fabricants prolongent parfois la durée de la garantie (par exemple trois ans pour un bon écran), ils limitent souvent les droits de l’acheteur sur de nombreux points: réparation en cas de défaut en lieu et place de l’échange ou de la résiliation du contrat, frais de port à la charge du client en cas de réparation, accessoires non garantis (par exemples les accus), etc.
Connaître ses besoins
Par ailleurs, plus le produit est complexe, plus il est difficile de déterminer si l’on est en présence d’un défaut ou d’une mauvaise utilisation. La garantie ne couvre pas, par exemple, les problèmes dus à un logiciel mal installé ou à une attaque de virus. N’est pas forcément un défaut, non plus, une attente non satisfaite du client. Par exemple, il ne faut pas croire qu’en achetant un PC neuf, on pourra y installer tous les jeux du moment vendus pour les PC. Il appartient donc au consommateur de vérifier si le produit correspond à ses besoins spécifiques. Une tâche qui se révèle, de nos jours, de plus en plus complexe.
Suzanne Pasquier