Un taux extrêmement attractif pour un prêt fixe de cinq ans. Voilà ce que proposait récemment un conseiller à la clientèle d’une banque suisse à un un client potentiel, forcément prêt à signer. Sans préciser spontanément que, au terme du prêt, une clause de non-dénonciation le liait cinq années supplémentaires… Autrement dit: une façon peu cavalière de se rattraper dans le cadre d’un second exercice, après avoir offert un prêt quasiment à perte. Interloqué par le bas niveau du taux, c’est un établissement concurrent qui a conseillé au propriétaire de demander les détails du contrat, ce qui a permis à ce dernier de découvrir le pot aux roses.
Confiée par un banquier, cette anecdote a le mérite de rappeler que le preneur d’hypothèque doit être prudent. La règle d’or: avant de signer, relire son contrat ainsi que les conditions générales s’y rapportant. Et, lorsqu’ils ne sont pas clairs, se les faire expliquer: même les professionnels le font!
Outre une éventuelle clause de non-dénonciation, «le client qui dispose de plusieurs tranches doit prendre garde au délai de résiliation des prêts à taux fixe», explique Frédéric Luescher, directeur d’Immo-Consulting. Certaines banques exigent en effet que le prêt soit dénoncé plusieurs mois avant l’échéance. Exemple: si le délai est de six mois, le propriétaire doit dénoncer sa première tranche jusqu’au 30 novembre pour un terme au 31 mai. S’il réagit trop tard, celle-ci sera transformée en hypothèque à taux variable et il devra attendre l’échéance de la seconde tranche pour changer d’établissement. Il est donc conseillé de s’y prendre à l’avance et, surtout, de bien synchroniser les échéances des différentes tranches.
Enfin, concernant ces mêmes taux fixes, le contrat empêche souvent de procéder à un amortissement extraordinaire. Par exemple, certaines banques refusent d’abaisser une hypothèque de 500 000 fr. avec une somme de 100 000 fr. reçue d’un héritage. Elles considèrent en effet que cela correspond à dénoncer le prêt de manière anticipée, ce qui coûte une fortune au propriétaire.
Nicolas Zeitoun