Entre 1 fr. et 2.80 fr. la minute, c’est ce que nous payons aujourd’hui pour chaque communication que nous effectuons à destination de la Suisse avec notre téléphone portable lors de nos déplacements dans l’Union européenne.
C’est cher et même très cher, surtout si l’on compare ces tarifs à ceux qui viennent d’être entérinés par le Conseil des ministres des télécommunications de l’UE. Cet accord prévoit qu’à partir du mois de septembre, les vacanciers européens en séjour dans un autre état membre ne paieront que 49 ct. d’euro (80 ct.) la minute un appel à destination de leur pays et 24 ct. d’euro (39 ct.) la minute un appel qu’ils recevront de chez eux. Ces tarifs seront en plus réduits de 3 ct. par an durant ces trois prochaines années!
Pas d’obligation
Dès lors, les consommateurs suisses ont de quoi être agacés par les tarifs que leurs opérateurs pratiquent pour les communications établies ou reçues à l’étranger (voir tableau). En effet, ces derniers n’ont aucune obligation de s’aligner sur les nouveaux tarifs européens et annoncent, sans aucune retenue, ne pas avoir l’intention de modifier leur pratique. Jugeant cette situation inacceptable, le site allo.ch, avec le soutien de Bon à Savoir, de Tout Compte Fait et de la Fédération romande des consommateurs, a lancé une pétition intitulée «Pour de justes prix en roaming international»*.
Refonte du système
Cette pétition, destinée au Conseil fédéral et aux opérateurs, ne se limite pas à demander l’application des nouveaux tarifs européens par les opérateurs suisses, mais aussi à ce que:
- les prix pratiqués par les opérateurs suisses ne dépassent pas ceux de la réglementation européenne, mais puissent être inférieurs;
- il ne soit plus fait de différence entre les prix pratiqués pour les abonnés et pour les clients qui ont choisi un système de prépaiement;
- les nouveaux tarifs s’appliquent à tous les clients et pas uniquement via des options tarifaires, gratuites ou non;
- le principe de facturation s’effectue à la seconde, dès la première seconde de communication, et non plus à la minute ou par trente secondes. La taxe d’établissement de communication (set-up) doit être abandonnée.
Egalement contrarié par la situation actuelle, Rudolf Strahm, «Monsieur Prix», a invité le Conseil fédéral à étudier la possibilité d’étendre le règlement de l’UE à la Suisse. Gageons que ces démarches permettront aux consommateurs suisses d’éviter des factures trop salées au retour des vacances.
Zeynep Ersan Berdoz
*A signer et à faire signer en ligne sur le site www.allo.ch/petition (déjà 1990 signatures au 29 juin 07)
Bonus Web: Comment réduire les frais de communication à l'étranger