Egarer ou se faire voler son abonnement général CFF (AG) peut coûter cher, très cher, à l’étourdi ou à la malheureuse victime. Jusqu’à plusieurs milliers de francs dans le pire des cas! Cette tuile est tombée sur la tête de l’un de nos lecteurs, qui pendule quotidiennement entre Genève et Lausanne pour suivre des cours à l’EPFL. Ayant décroché un stage de six mois à l’étranger, il décide d’acheter un abonnement général mensuel pour les mois qui le séparent de son départ.
Peu après, il se fait dérober son porte-feuille. L’AG perdu est alors remplacé par un duplicata. Mais la veille du voyage, c’est la douche froide: lorsqu’il veut rendre son sésame, les CFF refusent de mettre fin au contrat mensuel. La carte originale ayant été perdue, l’AG doit alors être payé pendant l’année entière!
Un «faux» abonnement mensuel
Ce qu’il faut comprendre, c’est que l’abonnement mensuel des CFF n’est pas délivré pour une durée choisie par le client: il est toujours valable une année entière, tout comme un AG standard, mais payé par mensualités. Pour mettre fin au contrat, l’usager doit renvoyer sa carte aux CFF, après une durée minimale de quatre mois. Mais avec un duplicata, cette option n’est plus possible! Si bien que, en cas de perte ou de vol, le paiement de l’intégralité des 12 mensualités se transforme en obligation. Celui qui n’en avait besoin que pour quatre mois est donc condamné à payer huit mois supplémentaires, soit 2640 fr.! Et il est inutile de faire valoir sa bonne foi: ni le dépôt d’une plainte auprès de la police attestant du vol de l’abonnement ni la preuve formelle d’un départ à l’autre bout du monde ne permettent d’échapper à la facture.
Selon la porte-parole de l’ex-régie fédérale, la mesure s’explique aisément: «Quelqu’un pourrait voyager gratuitement avec l’abonnement soi-disant perdu ou volé», justifie-t-elle. Les CFF ajoutent qu’ils ont fait l’expérience de clients indélicats ayant rendu leur carte de remplacement, tout en continuant à circuler avec la carte d’origine déclarée volée. Comme dans toute arnaque à l’assurance, il existerait donc des fraudeurs. Cela justifie-t-il, pour autant, que les voyageurs honnêtes paient l’addition?
Vincent Cherpillod