Perches anonymes
Souvent, le client ignore d’où vient le poisson qu’il mange. Dès l’an 2000, l’information sera meilleure. Explications.
Sommaire
Bon à Savoir 06-1999
09.06.1999
Ellen Weigand
De passage au bord du lac de Constance, Mathias Egloff a naturellement choisi de manger des filets de perche. Comme il sait que les poissons importés sont transportés sur de longues distances dans des camions-citernes, ce collaborateur du WWF a demandé d’où venaient ceux qu’il mangeait. Réponse: du boucher. Ce dont le zoologue a dû se satisfaire. Car, contrairement à la viande, il n’y a pas d’obligation de déclarer l’origine des poissons.
Les perches dégustées par M....
De passage au bord du lac de Constance, Mathias Egloff a naturellement choisi de manger des filets de perche. Comme il sait que les poissons importés sont transportés sur de longues distances dans des camions-citernes, ce collaborateur du WWF a demandé d’où venaient ceux qu’il mangeait. Réponse: du boucher. Ce dont le zoologue a dû se satisfaire. Car, contrairement à la viande, il n’y a pas d’obligation de déclarer l’origine des poissons.
Les perches dégustées par M. Egloff n’ont probablement jamais nagé dans les eaux du lac de Constance: trois perches sur quatre vendues en Suisse sont importées de Hollande, Pologne, Russie ou du Canada surtout. Proportion semblable pour les féras et les truites. En 1996, 6800 tonnes de poissons d’eau douce venaient de l’étranger contre seulement 3000 tonnes du pays.
Explication: les pêcheurs helvétiques doivent respecter les périodes de fermeture de la pêche et des quotas. Pour répondre à la forte demande du marché, pêcheurs professionnels et grands distributeurs s’approvisionnent donc aussi à l’étranger, où le poisson coûte d’ailleurs moins cher. Exemple: les perches polonaises s’achètent dès 16 fr./kg. Nos pêcheurs doivent, eux, demander au moins 32 fr./kg, simplement pour assurer leur existence. Et en période de protection, le prix du kilo peut grimper jusqu’à 50 francs.
Amélioration en vue
Mais dès le 1er janvier 2000, l’information au consommateur sera améliorée, toutes les denrées devront alors porter une indication d’origine.
Mathias Egloff aimerait aller plus loin encore. Il élabore actuellement un label de qualité pour poissons d’eau douce pour le compte du WWF. Il devrait être attribué d’abord aux féras pêchés dans un lac suisse et non pas dans un bassin d’élevage.