Tartes aux fraises, croissants, cornets de glace, pains, pâtes, pizzas, etc., tous ces mets doivent être bannis de l’alimentation des personnes atteintes de la maladie cœliaque.
Cette affection génétique, qui touche 1% de la population en Suisse, se caractérise par une intolérance au gluten, une protéine présente principalement dans le blé, le seigle, l’épeautre et l’orge. Résultat: son ingestion provoque une inflammation de l’estomac, qui détruit les villosités et empêche ainsi l’assimilation des nutriments.
Symptômes très divers
Fatigue, diarrhée, ballonnements, maux de ventre ou encore anémie, carences, dépression, retard de croissance et pertes de poids chez les enfants: les symptômes sont multiples et rendent difficile le diagnostic. D’autant plus qu’ils peuvent se manifester, à tout âge, conjointement ou séparément. Une prise de sang permet de détecter la cœliakie, mais, seule, une biopsie de l’intestin grêle peut l’établir clairement.
A l’heure actuelle, on ne peut pas guérir de cette maladie, mais on peut la traiter en adoptant un régime sans gluten, à vie. Les céréales bannies peuvent être remplacées par le riz, le maïs, l’amarante, le quinoa, le millet, le sarasin ou encore des pommes de terre. Les farines à base de soja, de lentilles, de pois, de tapioca et de châtaigne sont également recommandées par les spécialistes. La viande, le poisson, les œufs, les légumes et les fruits restent autorisés.
Adopter ce régime n’est toutefois pas évident au quotidien, car le gluten se cache partout: dans les plats précuisinés, les charcuteries, les cubes de bouillon, etc. On en trouve aussi dans les steaks hachés, la sauce de rôti liée et même dans certains médicaments!
Sur son site internet, Coop indique la liste de tous les produits ne contenant pas de gluten*. Les recettes pouvant être modifiées à tout moment par les fabricants, il faut toujours vérifier très attentivement la liste des ingrédients sur l’étiquette avant de les acheter. Les fabricants ont certes l’obligation de mentionner les ingrédients allergènes sur l’emballage, mê me s’ils ne figurent qu’à l’état de traces (20 mg par 100 g de masse sèche pour le gluten). Mais attention: le gluten est rarement inscrit en toutes lettres sur la liste des composants. Il se retrouve sous des appellations variées, dont l’amidon de blé, farine de blé, extrait de malt d’orge ou encore froment, par exemple. Pas évident dès lors pour le consommateur! L’Association ro man de de la cœliakie (ARC) propose un classeur qui fournit des informations précises sur la lecture des étiquettes**.
Les géants de la distribution ont également développé des gammes de produits sans gluten, reconnaissables au symbole de l’épi doré. Coop les commercialise sous le label «DS Food» (liste sur www.freefrom.ch). Chez Migros, ils portent le label «Recommandé par Aha!». Liste sur www.migros.ch. Un bémol toutefois: le choix demeure limité – 29 produits chez Coop, 19 chez Migros – et les prix élevés. Un paquet de spaghettis sans gluten de 500 g, par exemple, coûte 4.90 fr. chez Coop (5.20 fr. chez Migros) contre 2.10 fr. seulement pour un paquet de la marque Barilla.
Déduction forfaitaire
Suivre un régime sans gluten peut donc grever un budget. Pour les enfants jusqu’à 20 ans, l’AI verse un forfait annuel de 600 fr. à 1450 fr. en fonction de l’âge de l’enfant.
Les adultes peuvent, quant à eux, faire valoir une déduction forfaitaire de 2500 fr. dans leur déclaration d’impôt, la quel le s’ajoute aux éventuels autres frais médicaux. Mais encore faut-il que le total de ces frais dépasse 5% du revenu déterminant, excepté dans les cantons du Valais ou de Genève où cette franchise est respectivement de 2% et de 0,5%. Dans tous les cas, un certificat médical attestant de la maladie cœliaque doit être présenté.
Chantal Guyon
*www.coop.ch
**www.coeliakie.ch