Les médicaments périmés ne doivent en aucun cas être jetés à la poubelle, sous peine de causer de graves dommages pour l’environnement. Mais le recyclage, via les pharmacies, n’est pas toujours possible, comme le prouve la mésaventure arrivée à une de nos lectrices. «J’avais pas mal de médicaments passés de date et je les ai donc rapportés à la pharmacie où je vais régulièrement», raconte Rachel Praz, de Basse-Nendaz. Le problème est que, si elle fréquente effectivement l’officine en question, ce n’est pas là qu’est déposé son dossier médical. «Pour les médicaments délivrés sous ordonnance, je vais à la pharmacie proche du cabinet de mon médecin. Du coup, dans l’autre pharmacie, mon nom n’apparaissait nulle part. Ils ont considéré que je n’étais pas cliente chez eux et ont refusé de me reprendre ces médicaments.»
Pharmaciens à la caisse
Une pratique qu’on peut comprendre sachant que, dans le canton du Valais, ce sont les pharmaciens qui paient l’intégralité des taxes d’élimination de ces déchets spéciaux. C’est également le cas dans les cantons de Vaud et de Fribourg, alors que ces taxes sont prises en charge par l’Etat dans les cantons de Genève et du Jura et que les pharmaciens neuchâtelois paient la moitié des frais, l’autre moitié étant prise en charge par le canton.
Pour les pharmaciens priés de passer à la caisse, la pilule est donc encore plus amère lorsque le client rapporte des médicaments achetés ailleurs: aucun bénéfice réalisé sur la vente ne viendra en effet contrebalancer la facture de la déchetterie.
> Dès lors, si on a des médicaments à rapporter, mieux vaut s’adresser en priorité à la pharmacie que l’on fréquente le plus souvent. La plupart des pharmaciens acceptent de reprendre les médicaments périmés de leurs clients réguliers.
> On peut aussi tenter de trouver un signe distinctif, par exemple une étiquette de prix au nom de la pharmacie, et ramener les médicaments là où ils ont été achetés.
> Dans le cas où aucune officine n’accepterait de reprendre les médicaments, il faut s’adresser à la déchetterie de sa région. Si celle-ci ne procède pas à leur élimination, elle saura au moins où il faut amener ces déchets, qui seront détruits, en général gratuitement.
> Enfin, si on est très attaché au principe du pollueur-payeur, il est toujours possible de renvoyer ses médicaments périmés au fabricant. Cependant, le coût de l’envoi est à la charge du consommateur.
Mais la meilleure solution est de ramener les médicaments avant qu’ils n’aient dépassé la date limite. Trop souvent, on a tendance à garder des boîtes à moitié entamées, dans le but de les réutiliser. Or, il est très rare que le même produit, un antibiotique par exemple, soit prescrit pour deux affections différentes.
Ainsi, à moins qu’on ne soit sujet à la récidive, tous les médicaments qui ne sont pas d’usage courant (voir encadré) devraient quitter la pharmacie de ménage dès le traitement terminé. Se débarrasser des surplus évite en outre de céder à l’envie de se soigner en automédication.
Utiles à d’autres
Quant à la possibilité de donner ces médicaments, non périmés, à des associations d’entraide, deux théories s’opposent. Ainsi, Pharmaciens sans frontières préconise l’élimination pure et simple de tous les médicaments, périmés ou non. Cette ONG insiste sur le fait que, dès qu’un médicament est sorti de la pharmacie, on ne peut plus en garantir les conditions de stockage et, donc, sa qualité. A l’inverse, on trouve des pharmaciens romands qui récupèrent les médicaments non périmés et qui les donnent à des associations. Cette redistribution n’est pas
centralisée et chaque pharmacien a
ses propres partenaires, dont il connaît les besoins spécifiques. Seuls les médicaments dont on peut garantir l’hygiène, telles les pastilles sous vide, ont une chance d’être utiles à d’autres, tandis que les liquides, pommades et autres pilules conditionnées en bocal partiront à la déchetterie.
Jacqueline Favez
pharmacie de ménage
De quoi avons-nous besoin?
A garder, même entamés:
• Les antidouleur.
• Les médicaments contre la fièvre.
• Les médicaments contre les refroidissements.
• Les médicaments contre la diarrhée.
• Les pansements et autres désinfectants.
• Les pommades contre les piqûres.
• Les pommades contre les foulures et douleurs musculaires.
A ne pas réutiliser après le traitement, pour des questions d’hygiène:
• Les gouttes pour les yeux.
• Les gouttes pour le nez.