Vous ne vous êtes pas ren-du en France depuis belle lurette, et voilà que votre facture de téléphone portable indique «roaming international», avec des montants étrangement élevés? Rassurez-vous, personne n’a subtilisé votre appareil pour faire ses appels depuis l’étranger. La solution à cette énigme: à proximité des frontières, les téléphones mobiles ont une fâcheuse tendance à se laisser happer par les opérateurs étrangers.
Or, une fois connecté sur un réseau français ou autre, votre opérateur calculera votre appel comme si vous vous trouviez dans le pays concerné. Surprenant, voire énervant pour les usagers qui, de temps à autre, interpellent notre rédaction à ce sujet.
L’Office fédéral de la communication (OFCOM) et les opérateurs connaissent bien le problème: on ne peut pas arrêter les ondes des antennes à la frontière. Un problème qui est encore accentué en Suisse romande, où la topographie est idéale pour porter les ondes, en particulier aux alentours du lac Léman.
Législation en cause
Seconde explication: les normes suisses concernant l’émission des ondes sont environ dix fois plus strictes que celles de l’Europe. En effet, même si la Suisse se calque sur les valeurs européennes, elle a intégré, en plus, un principe de précaution (émissions réduites) pour les zones sensibles: bureaux, écoles, habitations, hôpitaux ou encore places de jeux. Du coup, vu que les portables recherchent constamment le meilleur réseau, il n’est pas rare qu’une antenne française vienne concurrencer son homologue suisse.
Bien régler son portable
Pour les opérateurs, cela ne représente pas que des inconvénients. D’abord, l’inverse fonctionne aussi (on peut parfois téléphoner depuis la France tout en restant sur le réseau helvétique). Ensuite, si une antenne suisse tombe en panne ou est momentanément désactivée, les utilisateurs bénéficient en quelque sorte d’un réseau de secours.
Afin d’éviter toute mauvaise surprise, mieux vaut néanmoins faire attention sur certaines pistes de ski, dans le train... bref, à chaque fois qu’une frontière est proche.
Pour stopper tout roaming indésirable, il suffit de régler son téléphone en choisissant le réseau avec le mode manuel (on définit celui que l’appareil doit utiliser) et non automatique (l’appareil choisit le meilleur opérateur en fonction de l’endroit où se trouve l’utilisateur). Avantage: l’appareil ne sortira pas du réseau sélectionné et les coûts seront maîtrisés. Inconvénient: dans une région mal desservie, les appels risquent d’être interrompus au lieu d’être dirigés momentanément vers un meilleur réseau. En outre, lors de passages à l’étranger, il ne faut pas oublier de rechanger ces réglages.
Le piège
de la boîte vocale
Lorsqu’on se trouve effectivement à l’étranger, un autre problème peut survenir. Une lectrice en a récemment eu la surprise. Cette dernière a certes passé une journée en Allemagne, mais assure n’avoir effectué aucune communication. Pourtant, sur sa facture figuraient des appels totalisant une vingtaine de francs.
Là encore, l’explication est simple, mais pas connue de tous: la messagerie vocale est facturée à double lorsqu’on se trouve à l’étranger. En effet, on paie l’appel reçu depuis la Suisse vers son téléphone mobile, mais aussi son renvoi de l’étranger vers la messagerie en Suisse (où va s’enregistrer le message). De plus, cette manœuvre se répète encore lorsqu’on écoute les messages.
Désactiver les renvois
Pour éviter ces dépenses, il faut désactiver les renvois automatiques dans les réglages de son appareil.
Si cela s’avère trop compliqué et que le mode d’emploi n’est pas d’un grand secours, on peut aussi demander à son opérateur, par téléphone, de désactiver ces déviations. Et attention, il ne suffit pas d’éteindre son téléphone portable pour désactiver les renvois vers la boîte vocale!
Yves-Alain Cornu