Les champs électromagnétiques se créent autour de chaque équipement électrique et sont donc présents partout dans notre environnement. La généralisation des téléphones portables et de l’internet sans fil entraîne une exposition grandissante aux ondes, dont les effets – ou plutôt les méfaits – sur la santé sont encore mal connus.
Bien que de nombreuses études scientifiques aient été menées sur ce thème, leurs conclusions ont systématiquement été contestées. La faute au manque de fiabilité des méthodes utilisées. En d’autres termes, on ne sait pas si leurs résultats sont réellement dus à l’objet étudié, au hasard ou à des facteurs externes. En Suisse, les conclusions du programme national de recherche sur les risques de rayonnements électromagnétiques (PNR 57), étude lancée début 2007, ne sont attendues que dans le courant de l’année prochaine.
A l’heure actuelle donc, bien malin qui pourrait tirer des conclusions précises sur le danger des ondes électromagnétiques. Les questions étant plus nombreuses que les réponses, la meilleure attitude consiste à limiter les risques en appliquant quelques principes de précaution et en faisant preuve de bon sens. En effet, si certains appareils émettent plus que d’autres, leur proximité et leur durée d’exposition à notre organisme jouent un rôle non négligeable. Prenons un exemple: un radio-réveil fonctionnant sur le secteur émet moins d’ondes qu’un sèche-cheveux ou une brosse à dents électrique, mais nous passons bien plus d’heures à côté du premier, placé à proximité de notre tête toute la nuit…
Les bons gestes
Sans tomber dans l’alarmisme et bannir les outils de communication, il est possible de prendre quelques mesures de précaution simples pour se prémunir contre les rayonnements de hautes et de basses fréquences ou, du moins, en réduire les effets. Conseils ciblés sur quelques appareils (1).
Téléphones portables
- Eviter d’équiper les enfants avant l’âge de 12 ans, leur cerveau encore en maturation étant plus sensible aux ondes.
- Choisir un appareil à faible rayonnement. Plus le taux d’absorption spécifique (TAS) est bas, plus le rayonnement absorbé par la tête pendant une communication sera faible. Les valeurs TAS sont indiquées dans les modes d’emploi des téléphones mobiles ou sur internet: www.topten.ch (–> bureau –> téléphones portables) ou www.handywerte.de (en allemand seulement). La réglementation impose un maximum de 2 W/kg, mais on trouve des modèles affichant une valeur TAS inférieure à 1 W/kg.
- Ne pas téléphoner lorsque l’appareil émet à puissance maximale, c’est-à-dire dans des conditions de mauvaise réception (sous-sol, ascenseurs) et dans les transports (voiture, bus, train) car la carrosserie affaiblit le signal. Si l’on doit malgré tout le faire, il faut s’équiper d’un kit mains libres, d’ailleurs obligatoire au volant.
- Ne pas approcher l’appareil de l’oreille lorsqu’il établit la communication: c’est à ce moment qu’il émet le plus fort rayonnement.
- Orienter son mobile vers la fenêtre lorsqu’on se trouve à l’intérieur, afin que les ondes ne traversent pas la tête.
- Ne pas prolonger les conversations: plus l’appel est bref, plus la dose absorbée est faible.
- Eloigner le téléphone des organes reproducteurs (éviter la poche du pantalon!), du ventre pour les femmes enceintes et ne pas dormir avec le portable allumé à côté du lit.
- Les bloqueurs d’ondes, le plus souvent sous la forme de pastilles autocollantes envoyant des ondes inverses à celles émises par le téléphone, pullulent sur internet, mais leur efficacité n’a pas été prouvée par les milieux scientifiques.
Téléphones sans fil
- Eloigner d’au moins un mètre la station de base, qui émet en permanence, des lieux de séjour comme le salon, la chambre à coucher ou le bureau.
- Pour de longues conversations, préférer un modèle à fil.
Wi-Fi et ordinateurs
- Eloigner le routeur du poste de travail et des lieux de séjour en respectant une distance d’au moins deux mètres.
- Le routeur peut être placé n’importe où dans le logement. Contrairement aux téléphones portables, la présence d’un obstacle (p.ex. un mur) entre le routeur et l’ordinateur n’entraîne pas une augmentation de la puissance, mais affecte uniquement la qualité du signal.
- Ne pas hésiter à débrancher le routeur lorsque l’ordinateur n’est pas utilisé ou seulement hors connexion.
- Eviter de surfer avec l’ordinateur sur les genoux. L’utilisation d’un coussin ou du sac de transport entre l’ordinateur et les genoux est préférable au contact direct.
- Pour diminuer l’exposition, le mieux est de poser le portable sur une table et d’y connecter un clavier séparé.
- Préférer les ordinateurs munis du label TCO (2), garant d’un faible rayonnement.
Bluetooth
- Evaluer l’utilité des accessoires bluetooth: leur émission est certes faible, mais elle s’ajoute aux ondes électromagnétiques auxquelles l’organisme est déjà exposé.
Babyphones
- Quel que soit le type d’appareil, le placer aussi loin que possible du lit de l’enfant (minimum 1,5 m à 2 m).
- Régler le babyphone sur le degré de sensibilité le plus bas. Ainsi, il ne se déclenchera qu’aux cris de l’enfant et ne captera pas les bruits parasites.
- Débrancher complètement l’appareil lorsqu’on n’en a pas besoin. En effet, même en stand-by l’appareil, le câble et la prise dégagent d’inutiles ondes électromagnétiques.
Radios-réveils
- Veiller à placer les modèles fonctionnant sur le secteur à une distance d’au moins un mètre de l’oreiller, ce n’est qu’à partir de cette distance que leur champ magnétique s’affaiblit.
Fours à micro-ondes
- Contrôler régulièrement si les joints de la porte et le boîtier sont en bon état afin d’éviter d’inutiles fuites de rayonnement.
- Veiller à conserver une distance d’au moins un mètre lorsque l’appareil est enclenché.
- Contrairement à une idée répandue, les aliments ainsi réchauffés n’émettent pas d’ondes (lire également BàS 2/2009 (3)).
Par ailleurs, il n’est pas inutile de rappeler que seuls les émetteurs émettent… Le matériel qui fonctionne comme récepteur (p.ex. les antennes râteau, les paraboles, les GPS, etc.) ne pose pas de problème.
Zeynep Ersan Berdoz
(1) Les ampoules fluocompactes feront l’objet d’un prochain article.
(2) www.tcodevelopment.com (en allemand et anglais)
(3) à retrouver gratuitement sur www.bonasavoir.ch
BONUS WEB:Définitions et conseils de l’Office fédéral de l’environnement
