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Bon à Savoir 12-2002
04.12.2002
Dernière mise à jour:
12.02.2023
François Marthaler
Mauvaise surprise: il n’est plus possible d’acheter une fiche type 8 pour raccorder une cuisinière électrique. Pour des raisons de sécurité (séparation du neutre et de la terre), cette prise à quatre doigts a en effet été supplantée par le modèle à cinq doigts (type 9).
Mais ce n’est que le début de la panique, si l’on sait que le type 9 ne se fabrique plus non plus! En Suisse, seule la société Cida Electra SA peut encore les fournir jusqu’à épuisement de son s...
Mauvaise surprise: il n’est plus possible d’acheter une fiche type 8 pour raccorder une cuisinière électrique. Pour des raisons de sécurité (séparation du neutre et de la terre), cette prise à quatre doigts a en effet été supplantée par le modèle à cinq doigts (type 9).
Mais ce n’est que le début de la panique, si l’on sait que le type 9 ne se fabrique plus non plus! En Suisse, seule la société Cida Electra SA peut encore les fournir jusqu’à épuisement de son stock (probablement fin 2003).
Au gré de leurs déménagements, des dizaines de milliers de personnes sont pourtant confrontées à la nécessité de remplacer la fiche de leur cuisinière électrique. A La Bonne Combine, qui vend ces appareils et monte la fiche dont le client a besoin, on observe la distribution suivante:
• 45% de type 8;
• 52% de type 9;
• 3% d’autres types (CEE, type 25…).
Ainsi, près de la moitié des clients se retrouve aujourd’hui le bec dans l’eau, et une autre moitié ne va pas tarder à les rejoindre...
Transformation à 220 fr.
A brève échéance, toutes les prises murales devront donc être remplacées dans les logements sans cuisine agencée. Il est possible d’opter pour le modèle européen CEE – encombrant et inesthétique – ou pour le nouveau standard suisse type 25. Ce modèle, capable de supporter des courants de 15 A, permet d’alimenter une cuisinière électrique, mais aussi n’importe quel autre appareil 230 V équipé d’une fiche ordinaire (type 11, 12 ou 23) et même 400 V (type 15). La prise murale type 25 étant notablement plus petite que ses «ancêtres» de type 8 ou 9, elle peut se loger dans le boîtier de l’ancienne grâce à une plaque d’adaptation. Mais seul un installateur électricien est habilité à faire cet échange, dont le coût est d’environ 220 fr.
La Suisse compte 3,6 millions de logements, dont probablement un million sans cuisine agencée. Le renouvellement de ce parc représente dès lors un chiffre d’affaires «garanti» de 220 millions de francs, dont quelque 50 millions pour les fabricants de matériel électrique. Or si c’est l’Inspectorat fédéral des installations à courant fort (IFICF) qui veille à ce que le matériel utilisé soit «conforme à l’état de la technique», c’est le comité «TK23B» qui s’en charge pour les fiches électriques. Un comité au sein duquel on trouve principalement… les fabricants de matériel électrique!
Vagues motifs
Si l’éradication des fiches type 8 peut se justifier par des motifs sécuritaires, l’IFICF est bien emprunté pour démontrer que le type 9 n’est pas «conforme à l’état de la technique». Au contraire, en comparaison avec la petite type 25, les matériaux utilisés et la taille des composants lui assurent plutôt une meilleure durabilité.
Au travailleur de payer
Quelle que soit la motivation profonde qui a conduit à cette décision d’abolir les types 8 et 9, force est toutefois de constater qu’il ne s’agit pas à proprement parler d’une directive fédérale. Le propriétaire pourra dès lors se prévaloir du fait que son logement est équipé d’installations conformes aux normes de l’époque et refuser de prendre en charge le coût de remplacement. Et ce pourrait donc être au locataire ne disposant pas de la fiche ad hoc de passer à la caisse. On se réjouit de connaître la jurisprudence qui va s’en dégager…
François Marthaler
(*) La Bonne Combine
Réparations en tous genres
4, rte de Renens – 1008 Prilly