Quelle mignonne petite boule de poils! Il n’en faut souvent pas plus pour que, harcelés par leur enfant, les parents craquent et que le foyer gagne un nouveau compagnon. Or, Jeannot déteste les caresses et le conte de fées tourne au drame, quand Junior se fait mordre ou griffer par le rongeur apeuré. Lequel a alors toutes les chances de finir dans un refuge de la SPA. «Victimes de leur succès, les lapins sont une centaine à être recueillis chaque année rien que par la Société vaudoise pour la protection des animaux», précise Samuel Debrot, président de la SVPA.
Contact difficile
Pas étonnant, car paradoxalement, le lapin est mal connu. Ainsi, on ignore souvent qu’il est craintif et ne recherche pas le contact humain. De plus, il a besoin d’espace pour s’ébattre, à défaut de quoi il peut devenir agressif. «Mais au moins va-t-il se défendre, remarque Fabrice Cretton, responsable de l’animalerie Andréfleurs à Assens (VD). Contrairement au cobaye, qui se tétanise sous l’effet de la peur, laissant croire à l’être humain qu’il goûte ses cajoleries.»
Bref, les rongeurs n’apprécient guère d’être portés ou caressés. «Mis à part peut-être le rat, quand il est bien apprivoisé», estime le Dr Thomas Schlatter, vétérinaire homéopathe. Et il est vrai que certaines personnes arrivent à établir une relation avec leur cobaye ou leur lapin. Mais c’est plutôt rare. En fait, ces rongeurs sont surtout faits pour être observés. Et encore, puisque certains sont des animaux nocturnes – le hamster notamment. «En revanche, la gerbille, qui s’active jour et nuit pour construire son nid et modifier son habitat, est passionnante à étudier», remarque le vétérinaire.
Besoin d’espace
Autre problème: la taille de la cage. «Un lapin nain a besoin d’un espace d’au moins 1 m/50 cm, remarque Fabrice Cretton, responsable de l’animalerie Andréfleurs. Et il devrait pouvoir sortir de sa cage au moins trois heures par jour.»
De plus, la plupart des rongeurs (sauf le hamster notamment) ont besoin de contacts avec leurs congénères. Dans l’idéal, il faudrait donc en prendre plusieurs, ce qui signifie une cage encore plus grande... Or, ces installations prennent beaucoup de place et peuvent coûter plusieurs centaines de francs. Sans compter le risque de naissances incontrôlées.
Pour chaque bourse
A part cet investissement de départ, le prix de ces animaux reste très accessible – environ 60 fr. pour un lapin, 20 fr. pour une gerbille ou un rat. Tout comme d’ailleurs leur entretien, puisqu’on peut les nourrir de certains restes (épluchures, pain sec, etc.) et glaner dans la nature des branches ou autres accessoires qui font leur bonheur. Et somme toute, l’un de ces petits rongeurs deviendra peut-être votre compagnon idéal, pour peu que vous appreniez à le connaître. De préférence avant de l’adopter.
Sophie Reymondin
acheter un animal
Des vendeurs plus ou moins compétents
En tant que particulier, on a le droit de passer une annonce pour vendre ses petits hamsters. En revanche, pour ouvrir un magasin, il faut une autorisation du Service vétérinaire cantonal et respecter certaines normes. Les vendeurs devraient notamment être munis d’un certificat fédéral de gardien d’animaux et bénéficier de connaissances approfondies. Or, ce n’est pas toujours le cas: «Dernièrement, j’ai acheté un cobaye sans obtenir la moindre explication», témoigne Samuel Debrot, président de la Société vaudoise pour la protection des animaux. Et selon les spécialistes consultés, ce n’est pas un cas isolé.
«La loi prévoit, que les auxiliaires ne suivent pas forcément une formation spécifique, reconnaît Jean-Luc Mermoud, responsable du Bureau de la protection des animaux au Service vétérinaire cantonal du canton de Vaud. Mais un vendeur compétent devrait toujours se trouver dans le magasin.»
Des indications pour juger du professionnalisme des commerçants:
• Des cages vastes et propres constituent l’indice d’une animalerie bien entretenue.
• Un bon vendeur devrait savoir vous conseiller et vous recommander de vous documenter sur l’animal avant de l’acheter.
Enfin, après l’achat de votre nouveau compagnon, il n’est pas inutile de consulter un vétérinaire, pour s’assurer de la bonne santé de l’animal et pour connaître exactement les soins à lui apporter — une première consultation pour un petit rongeur coûte entre 10 et 40 fr.