A côté du salaire, les prestations de la caisse de pension devraient être le critère financier principal lors du choix d’un emploi. Or, les candidats oublient souvent de se renseigner sur le 2e pilier – sujet ardu, il est vrai. Voici les questions à poser à son éventuel futur employeur, avec un rappel des minimums légaux (état 2005) et les pratiques des patrons et caisses de pension plus généreux – un atout pour l’employé.
A combien s’élève le salaire
assuré?
Selon la loi sur la prévoyance professionnelle (LPP), le 2e pilier assure un salaire maximal de 54 825 fr./an, correspondant à un salaire brut de 77 400 fr. moins la déduction de coordination de 22 575 fr. (cf. encadré).
> Atout: un salaire assuré supérieur à 54 825 fr. (le surplus est appelé part surobligatoire, cf. encadré). Plus il est haut, plus l’épargne vieillesse grossit.
Quelle déduction de coordination pour les revenus modestes?
Dès qu’il gagne 19 350 fr./an brut, l’employé (à temps partiel souvent) a droit à un 2e pilier. Les salaires entre ce minimum et les 22 575 fr. de la déduction de coordination sont assurés par un forfait de 3225 fr. C’est bien, mais un peu maigre.
> Atout: une déduction de coordination réduite, par exemple proportionnellement au taux d’occupation. Plus la déduction est petite, meilleure est la couverture.
Quelle est la participation
de l’employeur au plan
de prévoyance?
La LPP exige que l’employeur paie
au moins 50% des cotisations d’épargne versées au 2e pilier de l’employé (soit, selon l’âge du salarié, entre 7% et 18% min. de son salaire assuré).
> Atouts: un taux de cotisation supérieur à ces 7% à 18%, permettant une épargne active mais avec, en contre-partie, un salaire net diminué. Mieux encore: l’employeur cotise plus que l’employé.
A combien se monte la rente
invalidité?
La rente d’invalidité correspond à un certain pourcentage de l’argent accumulé sur son 2e pilier au moment où la rente prend naissance, additionné du potentiel d’épargne jusqu’à la retraite (calculé sur la base du salaire actuel, sans les intérêts). Ce pourcentage correspond au «taux de conversion». En 2005, il est encore de 7,2% (femmes) et 7,15% (hommes), mais il baissera progressivement, jusqu’à 6,8% au moins.
> Atouts: les intérêts du potentiel d’épargne sont compris dans le calcul de la rente. Mieux: la rente correspond d’office aux 60% du salaire assuré.
A combien se monte la rente pour survivants?
La rente minimale pour les veuves et veufs est de 60% de la rente complète, et d’un tiers par enfant.
> Atouts: la rente de survivant est calculée sur la base du salaire, par exemple 60% du salaire assuré, et non selon le capital vieillesse. Autre plus: libération d’un capital décès.
Existe-t-il une rente en cas de décès pour les concubins?
En principe, seuls les époux et les couples homosexuels «pacsés» ont droit à une rente de survivant. La LPP ne fait que suggérer le versement d’une rente aux concubins. L’assuré peut néanmoins demander à sa caisse d’attribuer une partie du capital à son partenaire, si la vie commune a duré cinq ans au moins au moment du décès.
> Atout: les concubins sont traités comme les époux.
Quelle est la pratique en matière de retraite anticipée?
La LPP permet d’anticiper sa retraite jusqu’à cinq ans avant l’âge officiel (femmes 59 ans, hommes 60 ans). La rente vieillesse et le capital sont alors réduits en conséquence, puisqu’on ne cotise plus au 2e pilier.
> Atouts: l’employeur compense partiellement cette diminution, voire totalement. Et, autre plus, il attribue une rente complémentaire permettant de combler les lacunes financières en attendant le versement de l’AVS.
Existe-t-il une assurance pour les cadres?
Les versements au 2e pilier sont déductibles du revenu imposable et donc particulièrement intéressants pour réaliser des économies d’impôts pour les personnes ayant des hauts revenus.
> Atout: l’entreprise propose une assurance complémentaire pour ses cadres, ou offre des prestations supplémentaires, qui sont souvent approvisionnées en grande partie, voire entièrement, par l’employeur.
Fredy Hämmerli / ew
a, b, c... lexique
Salaire coordonné, etc.
> Salaire coordonné: le 2e pilier n’assure qu’une partie du revenu, soit le salaire coordonné (ou salaire assuré), calculé sur la base du salaire brut moins la déduction de coordination (lire plus loin). Il est limité entre un minimum de 3225 fr./an, (en 2005) et un maximum de 54 825 fr. La cotisation au 2e pilier est ponctionnée sur ce salaire coordonné.
> Déduction de coordination: elle est fixée chaque année par le Conseil fédéral et correspond grosso modo à la partie du salaire brut déjà couverte par le 1er pilier.
> Part surobligatoire: pour les parts de salaire n’entrant pas dans les limites minimale et maximale du salaire coordonné, les règles de la LPP ne s’appliquent plus. On parle alors de part surobligatoire. Les caisses de prévoyance peuvent décider librement quelles conditions s’y appliquent.