Les assurances pour téléphones mobiles sont-elles vraiment utiles? La question nous a été posée par Monika Ferreira et son ami Cengiz Öztrak, de Lausanne. A l’origine de cette question, une déception: en achetant un mobile chez The Phone House, nos deux lecteurs se sont vu proposer l’assurance Lifeline (prix: 10 fr. ou 11,70 fr. par mois, selon l’étendue de la couverture). Celle-ci permettrait d’obtenir le remplacement de l’appareil en cas de vol ou de dommage accidentel.
Intéressés, ils ont signé le contrat et – manque de chance – se sont fait voler le téléphone quelques semaines plus tard. Sans qu’ils ne le remarquent, il était tombé par terre près de leur véhicule, avant qu’il ne disparaisse.
Mais The Phone House a refusé de prendre ce vol en charge, brandissant le point du contrat intitulé «Devoir de prudence». Selon ce dernier, l’assuré doit prendre «toutes les mesures de précaution nécessaires pour protéger l’appareil contre la perte, le vol et les dommages» et doit entretenir l’appareil conformément aux instructions du fabricant.
Prudence et nuance
En découvrant cette clause plutôt restrictive, nos lecteurs ont tôt fait de se demander s’il arrive vraiment à l’assurance d’entrer en matière. En effet, tout accident pourrait être imputé à un manque de prudence quelconque.
Nous avons posé la question à Arnaud Jobin, responsable de l’assurance Lifeline: «La notion de devoir de prudence est un point classique du monde de l’assurance en général. Il nous importe de voir si notre client a raisonnablement mis tout en œuvre pour éviter le vol ou le dégât de son appareil», a-t-il expliqué, citant des situations comme celle d’une personne qui pratiquerait du ski nautique avec son portable accroché à la ceinture. Bien que le cas de nos lecteurs soit loin de cet exemple, The Phone House ne veut pas le prendre en charge, alors que la société assure qu’elle le fait dans neuf cas sur dix.
Seule la Fnac propose une assurance similaire, dès 59 fr. par an pour un appareil valant 600 fr., puis au tarif progressif. Cette offre porte sur tout type d’appareil électronique portable, et elle est beaucoup plus utilisée pour les ordinateurs portables que pour les téléphones, indique le directeur commercial Harry Allegrezza.
La «ménage» peut suffire
Certes ces assurances spéciales offrent, en plus des dégâts et vols, le remboursement des appels faits par le voleur ou encore la réparation de pannes. Toutefois, avant de souscrire à ce genre de proposition, il faut bien consulter sa police d’assurance ménage afin d’éviter une double assurance. Celle-ci couvre généralement aussi le vol et les dommages, parfois même à l’extérieur du domicile ou dans la voiture (attention cependant à bien établir l’inventaire du ménage, lire encadré).
Enfin, avant de souscrire à une assurance spécifique pour téléphone mobile, il faut peser le pour et le contre, soit: calculer ce qu’on aurait à débourser pour les primes d’une part et, d’autre part, à combien reviendrait l’éventuel rachat d’un téléphone volé ou endommagé.
Yves-Alain Cornu
assurance ménage
Ni trop, ni pas assez
Le montant de la prime d’assurance ménage dépend de la somme assurée. Plus celle-ci est élevée, plus la prime augmente. Une valeur assurée de 100 000 fr. coûtera donc moitié moins cher qu’une somme de 200 000 fr. Cette valeur devrait correspondre au montant qu’on aurait à débourser pour le rachat de toutes les affaires de son ménage en cas de destruction totale.
Subtilité: si on assure ses biens au-delà de leur valeur, on paie trop pour rien. Car en cas de sinistre, on ne touchera jamais davantage que la valeur à neuf de chaque objet. Si, à l’inverse, cette valeur à neuf dépasse la somme assurée, on est sous-assuré. Dès lors, l’assurance paiera proportionnellement moins.
Exemple: si un ménage n’a assuré ses biens que pour la moitié de leur valeur à neuf et qu’un incendie détruit une partie du mobilier, valant 20 000 fr., il ne se verra rembourser que 10 000 fr.