Prévoyance 2020 a vécu. Ouf, on n’entendra plus de sitôt nos élus s’écharper autour du sujet avec des mots barbares.
Au risque de vous décevoir, je crains que le débat ne ressurgisse tout bientôt au coin du bois. Et il va bien falloir comprendre à quelle sauce on sera mangés. Parce qu’entendre répéter à longueur de pause café que le 2e pilier, de toute façon, c’est trop compliqué et que les caisses de pension n’en font qu’à leur tête, c’est un peu léger.
Le 2e pilier, c’est plus concret que l’AVS, parce que chacun a sa cagnotte personnelle. On y glisse des sous chaque mois en fermant les yeux et en priant pour que la caisse de pension en fasse bon usage.
C’est bien dommage, car ces bas de laine cumulés totalisent, en 2017, mille milliards de francs. Un billion! Le quotidien Le Temps a ainsi estimé que les salariés et les retraités suisses détiennent 8,8% du capital de Nestlé. Voilà qui fait de nous de vrais actionnaires, et tant pis pour ceux à qui ce mot donne de l’urticaire.
Et si on ouvrait les yeux? Si prévoyance rime encore pour vous avec ignorance, tapez «prévoyance professionnelle» sur un moteur de recherche, les assureurs savent très bien expliquer comment ça fonctionne. Mieux encore, offrez-vous le guide Les trois piliers.
Mais le meilleur moyen de comprendre ces rouages, c’est de mettre les mains dans le cambouis. Au fait, savez-vous qui représente vos intérêts auprès de votre caisse de pension? La loi a prévu une gestion paritaire entre employeurs et employés (lire «Le personnel a son mot à dire dans la gestion du 2e pilier»).
Personne n’aurait l’idée de laisser à quelqu’un d’autre le soin de décider comment dépenser son salaire. Or, au cours de notre vie professionnelle, nous travaillons entre un demi-jour et un jour et demi par semaine pour alimenter notre retraite. Il est temps de s’y intéresser, mille
milliards de mille sabords!
Claire Houriet Rime