Nul ne peut prédire le jour de sa mort. En revanche, on peut organiser et régler ses propres obsèques à l’avance.
La prévoyance funéraire rencontre un succès grandissant chez les plus de 60 ans, selon Edmond Pittet, directeur des Pompes Funèbres Générales de Lausanne. Les motifs de cet engouement sont divers, mais le désir de soulager ses proches de l’organisation et des frais liés à l’enterrement est le plus probant.
Proposé par des entreprises de pompes funèbres ou des sociétés indépendantes, ce type de contrat permet de consigner très précisément ses dernières volontés. On peut notamment choisir son cercueil, sa décoration florale, son mode de sépulture ou le type de cérémonie, mais également sa tenue vestimentaire ou encore le médecin chargé de constater le décès. Voire même rédiger son propre avis mortuaire!
Le jour du décès, une petite carte glissée dans le porte-monnaie avertira de l’existence de ces dispositions. Comme deux précautions valent mieux qu’une, on n’oubliera pas non plus de glisser une copie du contrat dans ses papiers personnels et d’en informer ses proches.
Prix garanti mais…
Le coût d’un contrat de prévoyance funéraire – qui doit être accompagné d’un devis détaillé précisant le tarif de chacune des prestations retenues – est comparable à celui d’un enterrement. Il est donc difficile à chiffrer, tant il dépend de l’entreprise mandatée mais aussi du type de fournitures choisies, du genre de cérémonie ou encore du lieu de domicile (lire TCF 2/2010). Le montant peut être versé en une seule fois ou en échelonnant les paiements, sans frais ni intérêts.
L’entreprise mandatée s’engage, quant à elle, à exécuter les dernières volontés tout en garantissant le prix des obsèques. En théorie donc, aucun supplément ne devrait être demandé, quand bien même le décès surviendrait dans cinquante ans. Pratiquement toutefois, la famille du défunt doit parfois mettre la main au porte-monnaie, car seules les prestations des pompes funèbres sont garanties. En clair, si le tarif du cercueil ou de la toilette mortuaire ne peut être revu à la hausse, il n’en va pas de même de l’avis mortuaire, des fleurs ou encore de la taxe d’inhumation ou de crémation. Sans oublier, bien sûr la TVA, dont la hausse entrera en vigueur dès 2011. Enfin, dans l’hypothèse où vous décéderiez en dehors de votre canton de domicile, un transport supplémentaire devra être organisé, et donc facturé en sus.
Modification ou résiliation
Le futur défunt, et lui seul, peut modifier en tout temps les volontés consignées ou même annuler le contrat. L’entier de la somme sera alors remboursé, déduction faite des frais de résiliation, qui varient entre 150 fr. et 1250 fr. selon la société!
Il en irait de même si la famille venait à découvrir l’existence d’un contrat de prévoyance funéraire, alors que l’enterrement a déjà eu lieu. La prévoyance funéraire ne libère donc pas forcément les proches de tout souci matériel…
Chantal Guyon
Assurer son décès
Une autre solution consiste à conclure un contrat d’assurance décès risque pur. A la mort de l’assuré, l’assureur versera le capital à l’entrepreneur des pompes funèbres désigné comme bénéficiaire exclusif. Inconvénient: les primes sont fixes quoi qu’il arrive et, en cas de résiliation anticipée, les sommes versées seront la plupart du temps perdues.
Un deuxième contrat, mentionnant précisément les prestations, doit alors impérativement être conclu avec la société des pompes funèbres. Sans cette précaution, cette dernière pourrait en effet revoir les prestations à la hausse ou… se contenter simplement d’encaisser l’argent.