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Bon à Savoir 04-2010
07.04.2010
Zeynep Ersan Berdoz
Je suis pharmacien indépendant – race en voie de disparition – au Tessin et je ne comprends pas la pertinence de votre enquête. En Suisse, le prix de vente des médicaments sans ordonnance est libre. Comment pouvez-vous donc affirmer qu'il existe un «générique» qui coûte moins cher?
Dans ma pharmacie, le Cetirizin Teva ou Cetirizin Actavis seraient plus coûteux que le produit Mepha ou le Sandoz et disponibles seulement sur commande. Malheureusement, votre enquête s’attaq...
Je suis pharmacien indépendant – race en voie de disparition – au Tessin et je ne comprends pas la pertinence de votre enquête. En Suisse, le prix de vente des médicaments sans ordonnance est libre. Comment pouvez-vous donc affirmer qu'il existe un «générique» qui coûte moins cher?
Dans ma pharmacie, le Cetirizin Teva ou Cetirizin Actavis seraient plus coûteux que le produit Mepha ou le Sandoz et disponibles seulement sur commande. Malheureusement, votre enquête s’attaque au beau métier que je pratique. Elle dénigre notre travail et renforce l'idée que le pharmacien est le principal responsable des coûts de la santé. Pour information, le coût du pharmacien représente environ 10 fr. de la prime mensuelle. Bien malheureusement, nous sommes politiquement faibles et mal défendus par notre société faîtière. Nous sommes donc une cible facile. Je n'ai jamais lu un seul article qui compare, en référence avec les mêmes pays utilisés pour les médicaments, le prix d'une journée d'hôpital, d’une visite chez le médecin, d’une analyse faite par scanner, des frais administratifs des caisses maladie, etc. Pourquoi? Trop compliqué ou politiquement incorrect?
Alexandre Gabioud
Je tiens à préciser que, pour nous médecins, le mot «générique» ne veut plus dire grand chose. Voici pourquoi.
- des entreprises pharmaceutiques fabriquent à la fois le produit original et le générique;
- à peine un générique sort-il sur le marché que le prix de l’original s’effondre à un niveau parfois inférieur à son rival;
- les prix des originaux et de leurs copies varient si souvent qu’il est impossible de garder une vision claire du marché, même avec la meilleure volonté du monde;
- il arrive que des entreprises pharmaceutiques distinctes vendent la même substance originale, chacune sous un nom et un emballage différents;
- certains génériques semblent moins efficaces que la substance originale.
Tout cela est bien loufoque!
Il faudrait donc que des officines vendent les substances originales, sous leurs noms chimiques, dans un récipient neutre, et avec le nombre de pilules nécessaires. Cela éviterait la valse folle des prix et limiterait l’énorme gâchis de médicaments non consommés, périmés puis jetés à la poubelle.
Laurence de Chambrier