«Si vous êtes sensibles aux méthodes de la médecine alternative, nous avons le produit qu’il vous faut.» La rengaine est à peu près identique dans toutes les compagnies qui louent les prestations de leurs assurances complémentaires pour les médecines douces. Pour rassurer le consommateur, la liste des thérapies remboursées est généralement longue comme un jour sans pain.
Critères variables
Ce qui est nettement moins mis en exergue, ce sont les conditions de reconnaissance des thérapeutes. En effet, une assurance complémentaire qui admet l’ostéopathie ne prendra pas nécessairement en charge les frais de tous les praticiens diplômés de la branche. Car les compagnies ont, chacune, leur politique en la matière.
Une minorité d’entre elles ont leurs propres systèmes de reconnaissance (voir tableau). Parmi les plus actives dans le secteur, seules Visana et EGK ont une procédure d’affiliation interne basée notamment sur le niveau de formation de base (médicale, spécifique à la méthode, etc.) des thérapeutes et sur leur formation continue.
Affiliation coûteuse
Les autres assureurs sondés se réfèrent à des organismes d’approbation externes. Les plus courants sont le Registre de médecine empirique (RME) et la Fondation suisse pour les médecines complémentaires (ASCA). Dans ce contexte, Sanitas, Swica et le Groupe Mutuel sortent du lot, puisqu’ils acceptent les thérapeutes enregistrés auprès des deux entités.
Ces organismes d’approbation garantissent certes le niveau de compétences des praticiens. Mais leur bénédiction passe par une cotisation et des frais qui s’élèvent à plusieurs centaines de francs par an. Autrement dit, des thérapeutes parfaitement formés et compétents n’en font pas partie par choix ou pour des raisons financières.
Autre point à prendre en compte: la liste des thérapies admises. Dans notre comparatif, nous avions demandé aux assureurs de nous communiquer le produit le plus économique qui prend en charge les méthodes suivantes: l’ostéopathie, la réflexologie, la sophrologie, la kinésiologie et les conseils en nutrition. Chez Visana et Assura, les conseils en nutrition ne sont pas remboursés, alors que Sanitas ne couvre pas la sophrologie.
S’informer au préalable
Au final, il est donc primordial de bien se renseigner avant de contracter une telle complémentaire. Il convient d’abord de vérifier si celle-ci englobe la ou les médecines désirées. Il s’agit ensuite de contrôler que son ou ses praticiens y sont reconnus en s’adressant soit à celui-ci, soit à l’assureur. Il est également possible de consulter en ligne le registre des thérapeutes du RME sur www.meindex.ch et celui de l’ASCA sur www.asca.ch
Yves-Noël Grin