Dans les grandes surfaces, les consommateurs trouvent toujours plus de produits estampillés «Fairtrade Max Havelaar» qui côtoient de près les emballages traditionnels. Tous semblent à première vue identiques. Pourtant, les aliments issus du commerce équitable sont différents, au niveau tant éthique qu’économique.
Différence de prix
En parcourant les rayons de Migros et de Coop, nous avons sélectionné plusieurs produits Max Havelaar et leurs équivalents, non labellisés. Hormis quelques exceptions (le riz Basmati et le café en grains vendus chez Coop), les prix des produits issus du commerce équitable sont plus élevés (voir tableau). Si la différence est parfois minime, comme pour le miel ou le riz Basmati chez Migros (8%), elle peut, parfois, devenir très im portante. Le jus de fruits de Coop Fairtrade «Vitalité», vendu 2.60 fr. est, ainsi, presque 93% plus cher que son homologue «multivitaminé» cédé à 1.35 fr.!
Meilleures conditions de vie
«Les produits Max Havelaar sont souvent plus onéreux, car le distributeur paie un supplément pour les matières premières», précise Florie Marion, porte-parole de la fondation. Et pour cause: leurs prix se composent d’une somme minimale Fairtrade, directement destinée au cultivateur, pour améliorer ses conditions de vie, et d’une prime qui sert à financer des projets bénéficiant à l’organisation de producteurs ou à la communauté villageoise (matériel scolaire, soins médicaux de base, modernisation des installations de production, etc.).
20% au minimum
Face à ce coût imposé et forcément plus élevé, les grands distributeurs de notre pays ont deux solutions: soit ils le répercutent sur le prix de vente de leurs produits, soit ils réduisent leur marge. A en croire notre comparatif, c’est plutôt le consommateur qui assume une bonne partie du surcoût.
Selon Migros, les clients connais sent les prestations garanties par ce label et sont, dès lors, prêts à payer un prix plus élevé. Mais même les consommateurs les plus avertis peuvent être freinés par ces majorations. D’autant plus que, dans certains cas, un produit n’est pas totalement équitable. Si les aliments «bruts» comme les ananas, le café, le riz et le miel doivent être 100% Fairtrade, ceux composés ne sont pas soumis aux mêmes règles: pour être labellisés Max Havelaar, 20% des ingrédients qui les composent doivent provenir du commerce équitable. Dans le cas d’un yogourt mocca par exemple, ce minimum est assuré par la présence du sucre et des extraits de café.
Marie Tschumi
Pour télécharger le tableau comparatif, se référer à l'encadré au-dessous de la photo.